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Il y a 300 ans la guerre des théâtres faisait rage à Paris !

À la une, Dossier

Harvard Theatre Collection

Théâtre de Foire contre Comédie Française, voilà le duel fratricide qui a animé le landerneau du théâtre il y a trois siècles, en 1710. Les deux institutions de l’époque (Opéra, Comédie Française) ne supportaient plus la concurrence des théâtres forains, jusqu’à obtenir leur interdiction. Mais c’était sans compter sur l’ingéniosité de deux frères, les frères Allard, qui n’ont jamais baissé la garde, et on du s’employer à multiplier les stratagèmes pour continuer à exercer leur art.

Le théâtre de Foire est né à la fin du 16ème siècle, les marchands voyaient d’un bon œil – un œil commercial – l’émergence de ces troupes pour égayer leurs foires. Il existait depuis le Moyen Age deux grandes foires à Paris, la Foire de Saint-Germain près de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés – portée sur le luxe et la Foire Saint Laurent – en plein air autour de l’abbaye des frères de Saint-Lazare.

Plus que de théâtre, il s’agissait au tout début d’attractions de foire : singes et chiens savants, acrobates, danseurs sur la corde…Plus tard sont venus s’ajouter des marionnettes, puis des intermèdes musicaux, et enfin les scènes jouées firent leur apparition grâce aux frères Allard. Le succès de ces compagnies inquiéta l’Opéra et la Comédie Française qui voyaient en elles une dangereuse concurrence. C’est ainsi que les institutions se lancèrent dans des procès pour demander l’interdiction d’exercer de ces troupes. La justice leur donna raison, et leur intima l’ordre de ne plus utiliser le dialogue sur scène ! Plus de dialogues, alors passons au monologue ! Et rebelote, même procédure, et même interdiction : on n’avait plus le droit de parler sur les scènes des théâtres de Foire en 1710 ! Plus de danse, plus de chant, plus de parole, plus de monologue, alors il restait le mime. Et c’est ce que firent les frères Allard lors des foires en 1710. Les acteurs mimaient le texte, des musiciens jouaient les airs, et le texte était écrit sur des pancartes en grosses lettres. Et c’est tout simplement le public qui reprenait en chœur les paroles.

Si les comédiens du Français furent satisfaits, il n’en fût pas de même pour les chanteurs de l’Académie royale de Musique, uniques détenteurs du droit de chanter sur scène. Mais cette fois-ci l’issue a tourné en faveur des forains. L’Opéra, en proie à de graves difficultés financières vendit aux forains le droit de chanter. Et c’est ainsi que naquit l’Opéra-comique en 1714. Finalement en 1719, les spectacles forains retrouvèrent l’essence de leur début : marionnettes, danseurs sur corde, et la comédie disparut.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Ouvrages de référence

Le Théâtre en France sous la direction de Jacqueline de Jomaron – Armand Colin – 1988

Emile Campardon – les Théâtres de Foire – Berger-Levrault – 1877

1 août 2010/par Stéphane Capron
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