Un spectacle autour de l’argent, avec des effets qui collent à notre société numérique, mais qui s’essouffle assez vite.
L’argent, voilà un sujet qui touche toutes les couches de la population, des plus aisés aux plus pauvres. Kathrin Röggla est autrichienne et vit à Berlin. Cette journaliste de formation a mené une enquête minutieuse avant d’écrire « Dehors, peste le chiffre noire » en interviewant une multitude de personnes sur leur rapport à l’argent. Le texte est une succession de soixante-dix saynètes. On y rencontre les compulsifs, les chômeurs, les endettés, les personnes en faillite…un tableau sombre et réaliste de notre société de consommation, semblable au panel réuni sur le plateau de TF1 lors de l’émission avec Nicolas Sarkozy.
Pour mettre en scène ce texte, Eva Vallejo et Bruno Soulier (de la compagnie nordiste Interlude T/O) ont beaucoup travaillé sur la recherche visuelle et sonore. Un travail minutieux et très précis. Pratiquement chaque scène bénéficie d’un environnement sonore et visuel. Dès la première image du spectacle, on plonge dans la réalité de la société numérique. Des silhouettes colorées s’agitent derrière un mur en plexis, effet réussi, digne de l’école de la photographie de Düsseldorf (Thomas Ruff…). Un début prometteur, qui malheureusement n’est pas transformé par la suite.
Les comédiens sont soutenus par la présence de trois musiciens (violon, guitare, clavier) qui jouent de la musique électro-cold wave. Des effets qui parasitent le spectacle au détriment d’un texte qui finalement manque de profondeur. Des scènes inutiles alourdissent la pièce : lorsque que les acteurs se déshabillent et se rhabillent derrière le mur en plexiglas en fond de scène, ou lorsque des passages sont joués en Allemagne – langue d’écriture de Kathrin Röggla. On aimerait apprécier le travail sur la musicalité de la langue (gros travail du son) ou sur le déplacement des comédiens. Mais malgré la très belle énergie de l’équipe, le spectacle devient pénible sur la longueur…
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
de Kathrin Röggla
traduction Hélène Mauler et René Zahnd
publié aux Presses Universitaires du Mirail
L’Arche est agent théâtral du texte représenté.
conception Eva Vallejo et Bruno Soulier
mise en scène Eva Vallejo
assistée de Amandine Du Rivau
musique Bruno Soulier
avec Catherine Baugué
Lucie Boissonneau
violon Léa Claessens
guitare électrique Ivann Cruz
Alexandre Lecroc
Pascal Martin-Granel
piano Bruno Soulier
Eva Vallejo
scénographie Hervé Lesieur
lumières Xavier Boyaud
costumes Dominique Louis
assistée de Sohrab Kashanian
son Olivier Lautem
régisseur général Eric Blondeau
production L’Interlude T/O, coproductions La Comédie de Béthune/CDN Région Nord-Pas
de Calais, le Théâtre du Nord/Théâtre National Lille Tourcoing/Région Nord-Pas de Calais,
EPCC-Le Quai/Angers, coréalisation Théâtre du Rond-Point. Avec l’aide de l’Adami et de
la Spedidam. L’Interlude T/O, compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture –
DRAC Nord-Pas de Calais, le Conseil Régional Nord-Pas de Calais et le Conseil Général du
Pas-de-Calais, soutenue par le Conseil Général du Nord et la Ville de Lille.
remerciements au Prato – Théâtre International de Quartier / Lille
La compagnie L’Interlude T/O a présenté La Mastication des Morts d’après un texte de Patrick
Kermann en 2007 au Théâtre du Rond-Point.
du 6 au 16 janvier 2010 Théâtre du Nord – Idéal Tourcoing
du 20 janvier au 21 février – Théâtre du Rond-Point – Paris
le 13 mars 2010 Centre Culturel Robert Desnos – Ris Orangis
les 13 et 14 mai 2010 Théâtre Le Quai – Forum des Arts Vivants (T900) – Angers
Visiblement, on a écrit nos critiques en même temps et sur le même ton sans le savoir!
http://www.laboiteasorties.com/2010/02/dehors-peste-le-chiffre-noir-fait-hurler-la-crise/