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Décoloniser les Arts soutient Eva Doumbia dans son procès contre un directeur de théâtre à Marseille

En bref, Théâtre

Eva DoumbiaEn mai 2015 Michel André, alors directeur du Théâtre de la cité de Marseille avait proféré des insultes à caractère raciste à l’encontre de la metteure en scène Eva Doumbia qui a porté l’affaire en justice. “T’as vu ta gueule de sauvage, t’es même pas baisable, espèce de black de merde”. Voilà les propos insupportables de ce monsieur. Née en 1968, d’origine franco-ivoirienne, Eva Doumbia est la fondatrice de deux compagnies : La Part du pauvre en France et Nana Triban en Côte d’Ivoire. Le Théâtre de la Criée, dirigé par Macha Makeïeff, avait proposé en avril 2015 un évènement autour de son travail.

L’association Décoloniser les Arts (DLA) apporte tout son soutien à Eva Doumbia, dans le procès qu’elle a intenté pour les insultes à caractère raciste et misogyne dans un communiqué que nous reproduisons ci-dessous.

Respectueuse de la justice et confiante en son impartialité, Eva Doumbia, metteure en scène française, avait décidé de ne pas médiatiser outre mesure cette affaire, persuadée que le droit serait reconnu et que le racisme et les violences envers les femmes, qui font partie des priorités du gouvernement actuel, ne trouveraient pas leurs complices dans les magistrat.e.s et les avocat.e.s de ce pays.

Or, la tournure prise par ce procès apporte précisément la preuve du contraire : le machisme, les comportements dominateurs et méprisants, les insultes à caractère raciste, se trouvent minimisés, banalisés, voire encouragés.

Ainsi que nombre de victimes de viols et de violences ont l’habitude de le vivre, la victime est devenue l’accusée. Et l’agresseur se trouve conforté dans ses dérives par un avocat qui se réclame indûment du MRAP, mettant une association antiraciste dans la position de défenseur de propos à caractère raciste et misogyne.

La défense de l’agresseur s’est organisée autour de la négation de la personnalité de l’agressée.

Eva Doumbia est une militante appartenant à des collectifs antiracistes mixtes, accueillant des personnes de toutes origines, afrodescendantes, européennes, arabes, maghrébines, asiatiques, de toutes orientations et de toutes confessions, athées, juives, chrétiennes, musulmanes…

Pour ceux qui la vilipendent, peu importe cette ouverture, cette mixité dans les engagements d’Eva Doumbia, elle est noire et militante, politisée et cela suffit à relativiser l’insupportable de son agression.

Eva Doumbia, victime d’agression verbale, raciste et sexiste, devant témoin, se voit aujourd’hui devoir publiquement justifier de ses positions, obligée de se défendre pour ses idées.

Lui est reproché son engagement. Comme si le féminisme d’une personne agressée invalidait toute agression misogyne. Comme si le fait de porter une jupe ou un décolleté pouvait faire douter d’une agression sexuelle. Comme si le fait de porter un foulard pouvait justifier d’une agression islamophobe, ou qu’une kippa arborée puisse expliquer un acte antisémite…

Comme si, quand on est une femme noire, le fait de défendre avec conviction l’égalité entre les êtres humains, quelle que soit leur couleur de peau, invalidait toute agression raciste.

Depuis sa création, l’association Décoloniser les Arts met l’accent sur le racisme par omission sévissant dans le milieu théâtral, qui minimise et efface la présence de professionnel.le.s de la « diversité » sur les plateaux, dans les programmations et les postes à responsabilité.
Cette affaire nous confronte à un degré supplémentaire : ce milieu serait également amené à cautionner en son sein, des individus capables de s’adresser en ces termes à une femme : « Tu n’es même pas baisable ! Sale black de merde ! » ?

Nous élevons la plus virulente protestation contre de tels faits, contre le silence des autorités et d’autres membres du milieu théâtral, contre la manipulation qui consiste à retourner l’accusation contre la victime, et contre ce qui s’annonce déjà comme un blanc-seing donné à toute parole raciste et misogyne, dans un contexte politique de tous les dangers.

Nous renouvelons notre soutien à Eva Doumbia et resterons vigilant.e.s et mobilisé.e.s

1 décembre 2016/par Dossier de presse
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1 réponse
  1. Cha
    Cha dit :
    25 décembre 2016 à 17 h 23 min

    Une fois de plus on peut constater (si toutefois il en était encore besoin) que ces personnes perçues comme éduquées et… civilisées (!) se confondent en haine raciste (voire négrophobe)… et misogyne. Tout mon soutien et merci pour le partage et la promesse de vigilance !

    Répondre

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