Dans cet écrit somptueux et simple à la fois, l’écrivain flamand, Erwin Mortier, décrit le processus de dégénérescence de sa mère, atteinte par la maladie d’Alzheimer, et son impact sur l’ensemble de la famille. C’est une succession de fragments, à la fois constat clinique, cri d’amour, adieu et réflexion, où l’auteur décrit la douleur de voir un être aimé perdre lentement son âme, “ma mère, une maison qui s’écroule lentement”. Depuis la première manifestation de la maladie, lorsque celle-ci fut incapable de se rappeler le mot “livre”, l’auteur a consigné tous les moments pour raconter la déperdition qui s’annonçait, défaisant peu à peu la trame d’une vie.
Sur scène deux acteurs : elle, la sœur, l’infirmière, l’amie, et lui, le fils. Il est le pivot par lequel nous parvient toute l’histoire. Il est celui qui observe, décrit, livre son intimité, raconte l’émiettement, l’effritement, le morcellement de l’existence. Philippe Awat, comédien et metteur en scène, est ce messager-là, engageant sur le plateau son expérience personnelle face à cette maladie et alliant, dans une poignante mise en abime, son cheminement à celui de son auteur. Ce sont donc deux mères qui finissent par se confondre, deux créatures toujours plus légères, toujours plus fragiles, en rupture d’équilibre. Peu à peu, avec la disparition du langage, ce sont les êtres de chair qui s’estompent à leur tour.
C’est en définitive le travail de deuil qui est à l’œuvre dans le cœur même de la représentation. C’est alors que chacun de nous, concerné ou pas par cette échappée irréversible de la mémoire, est happé par l’insoluble énigme de l’autre et la question éphémère de son identité. Dossier de presse.
Ma mère m’a fait les poussières d’Erwin Mortier
d’après “Psaumes Balbutiés” d’Erwin Mortier
traduction Marie Hooghe
mise en scène Philippe Awat
dramaturgie, regard extérieur et direction d’acteur Guillaume Barbot
collaboration artistique Magali Pouget
avec Philippe Awat et Pascale Oudot
lumières Nicolas Faucheux
son Victor Belin
coproductions Compagnie Du Feu Follet / Théâtre de Chelles
avec le soutien des Théâtrales Charles Dullin
durée 1h15Théâtre-Studio
16 rue Marcelin Berthelot 94140 Alfortville
mercredi 23, jeudi 24, vendredi 25,
samedi 26, lundi 28 et mardi 29 nov 2016. 20h30Théâtre Jacques Carat (saison hors les murs)
Le Foyer de Cachan
vendredi 9 déc 2016. 20h30
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