L’année dernière, le cinéaste, architecte de formation, Amos Gitaï a réalisé Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin, film-enquête et choral sur l’assassinat, le 4 novembre 1995, du Premier ministre israélien au sortir d’une manifestation pour la paix et contre la violence à Tel-Aviv. Cet assassinat projette une lumière froide, brutale, sur un univers sombre et terrifiant – un univers qui a rendu possible le meurtre, comme le découvre une opinion publique traumatisée. Pour la Cour d’honneur du Palais des papes, à partir des souvenirs de Leah Rabin, l’épouse du Premier ministre, Amos Gitaï a imaginé une « fable » débarrassée de tout formalisme et portée par une distribution d’exception. Quatre protagonistes féminines, quatre voix associées dans un mode récitatif, « entre lamentation et berceuse » qui vont remonter le cours de l’Histoire et de la violence inouïe avec laquelle les forces nationalistes se sont opposées au projet de paix en déchirant le pays. Quatre voix prises, comme « dans une chambre d’écho », entre des images-documents et des extraits de la littérature classique – cette mémoire vive qui accompagne depuis toujours le cinéaste et metteur en scène dans sa compréhension du monde. Pour nous, qui laissons circuler dans notre esprit les événements de ce récit historique, la réalité est une juxtaposition des fragments gravés dans la mémoire collective.
Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin
Texte Amos Gitaï et Marie-José Sanselme
Mise en scène Amos Gitaï
Musique Jean-Sébastien Bach, Claudio Monteverdi, Györgi Ligeti
Lumière Jean Kalman
Avec Hiam Abbass, Sarah Adler et les musiciens Edna Stern (piano), Sonia Wieder-Atherton (violoncelle) et le choeur du Luberon (direction Johan Riphagin)
Production Agav Films
Durée : 1h45Cour d’honneur du Palais des papes
Le 10 juillet 2016
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