La grenouille de James Thierrée manque de poésie et d’audace

photo Richard Haughton

Créée peu avant l’été au Théâtre de Carouge en Suisse, La Grenouille avait raison de James Thierrée arrive pour les fêtes à Paris au Rond-Point et affiche déjà complet. Le circassien s’est entouré d’une très grande contorsionniste, le reste n’est pas très féerique et pas très drôle.

Lorsque le rideau rouge se lève on découvre un enchevêtrement de filins dans les cintres, d’où descendent des sortes de soucoupes volantes. Les murs sont tapissés de grands plastiques sombres, c’est assez moche pour tout dire. C’est dans cet univers apocalyptique que se développe l’histoire de la Grenouille. Dans sa note d’intention James Thierrée a beaucoup de mal à expliquer ce que l’on découvre sur le plateau. Mais on ne demande qu’à se laisser porter par son univers.

L’art du clown et du pantomime sont au centre de cette nouvelle création. Mais dès les premiers gags on craint le pire pour la suite. Ils sont éculés et lourdingues. Les quelques rires dans la salle sont d’abord un peu forcés, puis se font de plus en plus rares. Les artistes gesticulent énormément sur scène et il y a assez peu de tableaux impressionnants. Sauf lorsque Valérie Doucet apparaît. Cette contorsionniste québecoise déjà présente dans Tabac Rouge force le respect. Sa carrière est déjà longue, elle a travaillé avec les plus grands cirques du monde, Eloize, le Soleil et Les 7 doigts de la main ; un gage de qualité. A part ces moments de grâce avec Valérie Doucet et aussi la présence de la chanteuse Mariana, créature mystérieuse, on s’est fortement ennuyé.

James Thierrée plagie le mythique Bobiloc de Philippe Genty lors d’un numéro de dédoublement du corps qui n’a pas la même saveur que l’original. Le temps s’étire longuement. Le clou du spectacle étant l’arrivée d’un machine avec un bras articulé qui ne fait pas grand chose. Quand à l’énorme grenouille de la dernière scène, elle est du même attribut que le reste des accessoires; sans poésie, sans magie.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

La grenouille avait raison de James Thierrée
Avec : Valérie Doucet, Samuel Dutertre, Mariama, Yann Nédélec,
Thi Mai Nguyen, James Thierrée
Scénographie et musique originale : James Thierrée
Coordination technique : Anthony Nicolas
Son : Thomas Delot
Lumières : Alex Hardellet, James Thierrée
Costumes : Pascaline Chavanne
Marionnette : Victoria Thierrée
Plateau : Samuel Dutertre, Fabrice Henches, Anthony Nicolas
Assistantes à la mise en scène : Pénélope Biessy et Sidonie Pigeon
Assistante à la scénographie : Laura Léonard
Constructions, fabrications, confections : Thomas Delot, Samuel Dutertre, Fabrice Henches, Anthony Nicolas, Sabine Schlemmer, Monika Schwarzl, Matthieu Bony, Olvido Lanza Bermejo, Simon Zaoui, Patrick Lebreton, Camille Joste
Peintures et patines : Marie Rossetti
Production et coordination : Emmanuelle Taccard, Sidonie Pigeon
Remerciements : Claire Acquart, Eric et Nicolas Altmayer, Marc Benamou, la Chaufferie à Saint Denis, Georges Garcia, Michel et Joany Guillaumin, Maud Heintz, Daniel Occely Dec +, Yamaha France
Production déléguée : La Compagnie du Hanneton/Junebug | Coproductions: Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, Célestins – Théâtre de Lyon, Radiant-Bellevue, Théâtre du Rond-Point Paris, Théâtre de la Ville Paris, Théâtre Royal de Namur, La Coursive Scène nationale de La Rochelle, Sadlers Wells Londres en collaboration avec Crying Out Loud, L’arc Scène nationale Le Creusot, Opéra de Massy, Odyssud Blagnac, Théâtre de Villefranche sur Saône, La Comédie Clermont-Ferrand, Théâtre Sénart Lieusaint, Espace Jean Legendre – Théâtre de Compiègne, Le Festival international d’Edimbourg | La compagnie du Hanneton est conventionnée par le Ministère de la Culture D.G.C.A et soutenue par la Fondation BNP Paribas.
Durée: 1h20

Paris – Au Théâtre du Rond Point avec le Théâtre de la Ville
du 01/12/2016 au 31/12/2016
16 — 21 JANVIER 2017
LA COMÉDIE DE CLERMONT-FERRAND (63)
25 — 31 JANVIER 2017
ODYSSUD / BLAGNAC (31)
22 — 26 MARS 2017
GRAND THÉÂTRE DE PROVENCE / AIX-EN-PROVENCE (13)
30 MARS — 1ER AVRIL 2017
THÉÂTRE DE VILLEFRANCE-SUR-SAÔNE (69)
4 ET 5 AVRIL 2017
ESPACE JEAN LEGENDRE / COMPIÈGNE (60)
3 — 7 MAI 2017
SADLER’S WELL THEATER / LONDRES (ROYAUME-UNI)
20 ET 21 MAI 2017
OPÉRA DE MASSY (91)
7 — 11 JUIN 2017
THÉÂTRE NATIONAL DE NICE (06)