L’inspiration s’est nourri d’un roman : « Simples mortels » de Philippe de la Genardière (édité chez Actes Sud en 2003). Résumé très brièvement, le roman décrit la dislocation d’une famille ordinaire, au tournant du millénaire, dans la débâcle de l’humanisme occidental… De l’exaltation de la vie des simples mortels que nous sommes à la prophétie de son anéantissement annoncé, l’écrivain dresse un somptueux tableau primitif de notre postmodernité. Ce roman et son écriture si singulière m’ont fasciné et ont tout de suite déclenché le désir profond d’une aventure théâtrale : s’en suivirent plusieurs rencontres avec l’écrivain et carte blanche m’était donné pour le travail… Le journaliste Luc Desbenoit a excellemment résumé le propos du roman dans le magazine « Télérama » : « C’est une histoire passionnante. Forcément, c’est la nôtre. Celle que nous avons vécue lors de la grosse décennie qui vient de s’écouler. De la chute du mur de Berlin à l’effondrement des tours jumelles de New York, du début de la post-modernité donc, à ce 11 septembre 2001, dont l’onde de choc n’en finit pas de se propager, Philippe de la Genardière entreprend de raconter notre époque et ses violentes mutations. Il en mesure les conséquences sur nos destins, montre que le chaos de nos vies est parfois lié à celui du monde, que nos détresses les plus intimes sont partagées par tous… » Dans ce roman de près de 500 pages, c’est précisément le récit de ces années 90 qui m’a plus particulièrement attiré et que j’ai voulu adapter pour le théâtre. Cinq personnages (deux femmes et trois hommes) se posent la question : « C’était comment dans ce temps là ? » On les découvre installés dans un lieu désaffecté et en partie détruit. On ne sait s’ils sont des rescapés, on ne sait s’ils sont vivants ou morts : le temps et l’espace s’en trouvent suspendus. Ils ont gardé la conscience et le pouvoir de la parole. Ils se souviennent. Un peu comme des archéologues, ils portent le récit et parlent d’une époque à la recherche de gestes, d’objets, de vestiges, de traces d’une vie passée qui leur paraît à la fois proche et très lointaine… Le choix musical s’est porté sur le compositeur Anton Bruckner (1824 – 1896) au travers de ses neuf symphonies…Note d’intention d’Alain Timar.
« Simples mortels » d’après le roman de Philippe de la Genardière
Mise en scène, scénographie : Alain Timar
Avec Paul Camus, Yaël Elhadad, Nicolas Gény, Roland Pichaud, Claire Ruppli
Régie générale, création lumière et son deHugues LeChevrel
Réalisation du décor :Jérôme Mathieu
assisté de Hafid Benchorf, Renaud Eymony et Delphine Crevon
Costumes de Rahamata Madjoine Dafine Maoulida
Production Théâtre des Halles, avec l’aide du Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC PACA), du Conseil Régional PACA, du Conseil Général de Vaucluse, de la Ville d’Avignon, et de l’ADAMI
14h00
Durée : 1h30
Théâtre des Halles
Rue du Roi René
Téléphone réservation
+33 (0)4 32 76 24 51
Téléphone administration
+33 (0)4 90 85 52 57
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