Sérieux (ou pas):
De quoi Sade parle-t-il qui secoue si fort ?
De la condition humaine sise en un corps fait de chair et de sang.
De l’être individuel envahi, façonné, par ses pulsions, ses désirs.
De l’enfermement, qui, s’il ne le provoque pas, aiguise pour le moins le besoin de s’échapper par un imaginaire débridé.
Mais chez Sade, l’imaginaire libéré est celui d’un érotisme démesuré,inouï de violence, impossible, qui le condamne encore davantage… Janin, au 19ème siècle, mettra en garde tout lecteur contre les crimes éternels que perpètrent les « infâmes écrits » du marquis de Sade. Odeur de souffre, visions infernales dont nous savons combien elles éveillent la curiosité… Que trouverons-nous si nous plongeons au cœur du volcan
Sade ? Des orgies, nous les attendions, une frénésie sexuelle qui inclut les déjections, les abjections, l’intégralité physique de l’être humain, et ce jusqu’à l’insoutenable. Exacerbation des sens par les transgressions les plus absolues. Sade lamine aussi la pensée. Lucide à l’extrême, il empoigne toutes valeurs, tous codes, les met à nu, puis les éclaire de son point de vue terriblement troublant jusqu’à révéler leurs limites. Les masques de la pensée tombent à l’intérieur même de notre corps de lecteur, provoquant une aspiration vers un vide à la fois fascinant et terrifiant. Notre propre vide. Notre propre enfermement intrinsèque. Nos écorchures. Une insoutenable solitude.
Pas sérieux (ou très) :
Bla bla bla bla bla…
Et alors ? Ça me fait quoi, à moi, dans mon bide ?
Voilà bien la seule chose qui m’intéresse, finalement, pour en faire du théâtre…
Ça nous fait quoi, Sade, comme sensations qu’on aimerait partager ?
Hurlements de rire, malaise, excitation, refus, décalage, trouble, sidération, envie de vomir, besoin de copuler, besoin de vomir, envie de copuler…
Et pourquoi ?
Parce que ça choque… C’est un choc… Et on le sait bien aujourd’hui : le choc, ça réveille.
Cela nous parle suffisamment pour éprouver l’urgence de le partager au théâtre.
Céline Cohen & Régis Goudot (collaborateur)
SADE X
d’après Sade
un projet de Céline Cohen
collaboration artistique Régis Goudot
Collaboration artistique Régis Goudot
Musique Nathan Cohen, et aussi un peu Céline et Jean-Stanislas
Guitares, son Jean-Stanislas Michalski
Lumière Philippe Ferreira
Costumes et accessoires Charlotte Presseq
Graphisme Brice Devos
Production, administration Cie Voraces
Résidence de répétitions La Gare aux artistes, Montrabé
Création 11 et 12 mars 2016, Théâtre Sorano, Toulouse.
SADE X est sujet à un avertissement de rigueur : réservé à un public de plus de 16 ans, averti et consentant.Théâtre Sorano, Toulouse
11 & 12 mars 2016
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !