Si le festival cultive son terrain historique — mettre en perspective des créations amateurs d’étudiants français et étrangers avec les pièces professionnelles les plus audacieuses — deux sources originales viennent l’enrichir. Tout d’abord, en écho à la saison allemande du TAP, vous y trouverez trois artistes liés à l’Allemagne dans des registres très différents : Laurent Chétouane, homme de théâtre autant que de danse, joue le dépouillement le plus radical avec la musique de Bach. Tino Sehgal, personnalité reconnue des arts visuels, pousse lui la question de l’interprétation de la danse à des sommets d’intelligence tandis qu’Isabelle Schad, chorégraphe berlinoise très solide dans son art, évoquera l’expressionnisme allemand et emmènera par ailleurs les amateurs dans une danse chorique, mécaniste et brillante. La seconde source illustrera de différentes façons la question de la nudité sur scène, son actualité, sa nécessité, la pertinence de son propos, qu’il soit politique (Mette Ingvartsen), théâtral et chorégraphique (Isabelle Schad) ou qu’il devienne un élément essentiel de la dramaturgie (Gaëlle Bourges, Olivier Dubois). Des moments de discussion nous permettront aussi d’en débattre car l’actualité prouve que le sujet n’est absolument pas clos. Enfin, quelques perles aussi surprenantes par leur esprit et leur humour (David Wahl), leur nouveauté (Jean-Luc Verna), leur importance fondatrice (Boris Charmatz) ou leur puissance citoyenne (Ana Borralho & João Galante) viennent enrichir une édition, somme toute… assez turbulente !
Festival À Corps 2016 à Poitiers
Du 31 mars au 8 avril 2016
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