La pièce de Tony Kushner a connu de multiples adaptations, à l’opéra, à la télévision et évidemment au théâtre. Elle a souvent été le porte drapeau de la communauté gay. Aurélie Van Den Daele donne à cette épopée fleuve (un peu trop longue 4h30) une valeur universelle et politique.
Tous les personnages de la pièce jouent au bowling quand le public entre dans la salle. C’est l’insouciance du pays de la liberté. Les premières scènes montrent des personnages radicaux comme le rabbin (Julie Le Lagadec) et Roy, l’avocat républicain qui nie son homosexualité (Antoine Caubet). Le poids de la religion et du libéralisme républicain pèsent sur cette Amérique puritaine et religieuse de l’ère Reagan qui va découvrir avec l’arrivée du SIDA qu’elle n’est pas à l’abri d’une catastrophe.
L’espace est divisé en deux, il y a des fauteuils d’une salle d’attente à jardin et une pièce vitrée à cour. Au fond un rideau facilite les entrées et les sorties des comédiens et donne de le profondeur au plateau, un écran lumineux annonce les scènes. On a eu beaucoup de mal à entrer dans le spectacle, en s’interrogeant notamment sur la signification de la pièce vitrée. Il faut attendre une bonne heure et demie pour entrer dans le vif du sujet, ensuite tout s’éclaire.
Angels devient une pièce engagée et militante. Les passages oniriques avec les anges sont secondaires. « Comment être de gauche aux Etats-Unis ? » c’est la difficile question à laquelle est confrontée Louis, l’un des héros de l’histoire. Aurélie Van Den Daele met bien en exergue la problématique du racisme latent dans la société américaine. Juifs contre Noirs. Gays contre Hétéros. Et c’est passionnant car nous ne sommes plus dans les années 80, mais aujourd’hui. On entend parler de races, et cela fait frémir.
Les scènes d’amour entre Louis (Grégory Fermandes) et Joe, l’avocat mormon qui se cherche sexuellement (Pascal Neyron) sont d’une belle tendresse. On a envie de venir se lover avec eux ! La musique tient une part essentielle, de Frankie Goes To Hollywood à George Michael en passant par David Bowie et son mythique Heroes, ses titres nous rappellent de bons souvenirs. Au bout du compte, on passe un bon moment. Il y a une belle énergie sur scène mais l’on aurait aimé que l’ensemble soit tout de même plus resserré.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Angels in America
Texte de Tony Kushner
version écourtée avec l’approbation de Tony Kushner
traduction Gérard Wajcman avec la collaboration Jacqueline Lichtenstein
mise en scène Aurélie Van Den Daele (artiste associée)
dramaturgie Ophélie Cuvinot-Germain, assistanat à la mise en scène
Mara Bijeljac, lumières/vidéo- Son-scénographie Collectif IN VIVO Julien Dubuc – Grégoire Durrande – Chloé Dumas, costumes Laetitia Letourneau
avec Antoine Caubet, Émilie Cazenave, Grégory Fernandes, Julie Le Lagadec, Alexandre Le Nours, Sidney Ali Mehelleb, Pascal Neyron, Marie Quiquempois
production > DEUG DOEN GROUP. Co-production > Théâtre de l’Aquarium, La Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt, Le Théâtre de Rungis, le Groupe des 20-Théâtres en Île-de-France. Avec l’aide d’Arcadi Île-de-France / dispositif d’accompagnements.
5h avec entracte. 1ère partie: 2h30, 2ème partie: 2hMonfort
les 12, 13 oct. à 19h30 et 14 oct 18 à 16h
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