Il y a quelques temps, un grand connaisseur de l’histoire de la Shoah m’a fait découvrir le journal de Calek Perechodnik. Il m’a demandé d’en faire l’adaptation, de le jouer et de le mettre en scène. Il m’a fallu plusieurs jours pour achever la lecture de ce manuscrit laissé à la postérité par cet ancien membre de la police juive, tant ce qu’il décrit est insoutenable. Il est cependant des textes majeurs auxquels on sait qu’on n’échappera pas. Calek est de ceux-là, mais il est aussi un élément fondamental et incontournable de notre mémoire collective. Il m’est donc apparu essentiel de le porter au jour. Le théâtre, à un moment où notre vieille Europe voit réapparaître les démons du racisme, de l’antisémitisme et de l’intolérance, se doit de s’emparer de ce sujet brûlant. Représenter le récit poignant de cet homme atrocement broyé par le système nazi, comme des millions d’autres victimes, est une entreprise périlleuse et très délicate, je ne le sais que trop. Mais il y a dans cette réalisation, je crois, la promesse d’un théâtre nécessaire, puissant et hautement sensible. Note d’intention de Charles Berling
Calek Perechodnik est né le 8 septembre 1916 à Varsovie, dans une famille issue de la classe moyenne polonaise. Il fait ses études à Toulouse et devient ingénieur agronome. Il rentre en Pologne en 1937 et se marie avec Anna Nusfeld. Ils s’installent à Otwock, au sud de Varsovie, où vit une importante communauté juive de plus de 14 000 personnes. Une petite Athalie naît en 1940.
Après l’invasion allemande, la ville se retrouve au coeur du Gouvernement général de Pologne, dans le district de Varsovie. Lorsque, le 1er décembre 1940, Calek Perechodnik et toute sa famille sont obligés de quitter leur logement et de s’entasser dans le ghetto de la ville, celui-ci s’engage dans la « police juive » du Ghetto.
Deux ans plus tard, lors de « l’Action de liquidation », sa famille est déportée, faisant de lui, l’un des rares survivants du Ghetto. Après son évasion, il trouve refuge dans un appartement de Varsovie et décide de commencer l’écriture de ses mémoires. Il meurt vraisemblablement en août 1944 lors de l’Insurrection de Varsovie, après avoir confié son journal à un ami polonais.
Calek D’après les mémoires de Calek Perechodnik
Traduction Paul Zawadzki
Adaptation Charles Berling et Sylvie Ballul
Avec Charles Berling
Scénographie Christian Fenouillat
Musique György Ligeti
Assistante à la mise en scène Léa Ortelli
Production
Théâtre Liberté
Lecture le 21 mars au Théâtre Liberté
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