Rémy Barché a choisi d’ouvrir son spectacle avec une scène que Beaumarchais a retranchée de la version finale de sa Folle Journée, où l’on voit Chérubin et Bazile répéter une chanson bruyante et insipide. Figaro les interrompt brutalement et se lance dans une improvisation virtuose, sorte de slam délirant, pour leur démontrer comment enflammer une jeune femme : elle dit tout de l’ivresse dans laquelle l’auteur a manifestement composé cette pièce ; nous avons peut-être besoin de l’énergie et de la liberté du XVIIIe siècle. Beaumarchais résumait ainsi son œuvre : Un grand seigneur espagnol, amoureux d’une jeune fille qu’il veut séduire, et les efforts que cette fiancée, celui qu’elle doit épouser, et la femme du seigneur, réunissent pour faire échouer dans son dessein un maître absolu, que son rang, sa fortune et sa prodigalité rendent tout-puissant pour l’accomplir. Voilà tout, rien de plus. La pièce est sous vos yeux. C’est peut-être un peu court et trop modeste, cela cache beaucoup d’intrigues et d’échanges secrets, tout un réseau de relations souterraines, de lutte des classes, de rivalité entre les sexes : ces billets doux piqués par une épingle, ces vêtements qui vous changent de nom et de genre. On danse sur un volcan, comme le disait Renoir à propos de La Règle du jeu. Heureusement un ange passe et Chérubin fait des entrechats malgré l’imminence de la catastrophe : ce peut être joyeux de résister, même en costumes d’époque !
La folle journée ou le mariage de Figaro de Beaumarchais AVEC ALEXANDRE PALLU, MARION BARCHÉ, TOM POLITANO, MYRTILLE BORDIER, SUZANNE AUBERT, GISÈLE TORTEROLO, FABIEN JOUBERT, PAULETTE WRIGHT, SAMUEL RÉHAULT, VICTORINE REINEWALD, RÉMY BARCHÉ
DRAMATURGIE ADÈLE CHANIOLLEAU – ASSISTANAT VICTORINE REINEWALD – COSTUMES MARIE LA ROCCA ET GWENDOLINE BOUGET – SCÉNOGRAPHIE ET LUMIÈRES NICOLAS MARIE – SON MICHAËL SCHALLER – MUSIQUE PAULETTE WRIGHT, SAMUEL RÉHAULT – RÉGIE GÉNÉRALE FLORENT JACOB – VIDÉO LOÏC BARCHÉ, MICHAËL MITZ – ÉCRITURE BAPTISTE AMANN
Coproduction Compagnie Le Ciel Mon amour Ma proie mourante, la Comédie de Reims–CDN (en cours)
Avec le soutien du FIJAD DRAC et Région PACA
Les 26 et 27 septembre 2016 : Le Parvis – Scène nationale Tarbes-Pyrénées
Les 30 septembre et 1er octobre 2016 : Comédie de Caen – CDN de Normandie
Du 5 au 7 octobre 2016 : Le Phénix – Scène nationale Valenciennes
Du 11 au 15 octobre 2016 : Théâtre de Liège / Belgique
Le 18 octobre 2016 : Grand Théâtre de Calais
Les 7 et 8 novembre 2016 : Equinoxe- Scène nationale de Châteauroux
Du 16 au 21 décembre 2016 : La Comédie de Reims-CDN
Du 4 au 7 janvier 2017 : Théâtre National de Marseille – La Criée
Du 11 au 14 janvier 2017 : Théâtre des deux Rives – CDN de Haute-Normandie
Du 24 au 28 janvier 2017 : Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine
Remy Barche reussit a monter l’integralite du texte donc et inonde son plateau de ballons de toutes les couleurs : c’est la fete, on chante et on danse, musique pop et rock. Il ne lesine pas sur les effets pour rythmer, amuser et colorer sa folle journee, il en abuse meme jusqu’a mettre en peril la lisibilite et la comprehension de certaines scenes. Car si certains effets font mouche et servent le jeu, la plupart ne font que decorer inutilement et surcharge une mise en scene reussie, ce qui est d’autant plus dommage.