Les Chiens de Navarre sont de retour avec « Les armoires normandes », deux ans après le succès de « Quand je pense qu’on va vieillir ensemble » et un passage au Rond-Point qui a permis de rattraper le retard dans la connaissance de ce collectif qui a su capter en quelques années un public de fidèles. Les représentations lors de la création à la Maison des Arts de Créteil se sont jouées à guichet fermé. Le collectif est en pleine forme. Et son metteur en scène, Jean-Christophe Meurisse, aussi.
Il y avait une vraie attente de la part de vos fans pour cette nouvelle création. Aviez-vous peur des réactions ?
Oui je ne sais plus qui a dit « Si on est si attendu, on ne peut qu’être déçu ! ». C’est vrai que l’attente est énorme. Les salles sont complètes depuis des mois. On a eu peur car on a pris d’autres risques. On a souhaité raconter les rapports amoureux et on ne passe pas forcément par le burlesque. On se connaît depuis dix ans, nous sommes exigeants et on se refuse de faire la même chose à chaque fois. Ce serait triste. Quand j’ai lancé ce thème autour de l’amour il y a deux ans, avec un grand A, à partir du titre du film de Maurice Pialat « L’amour existe ?», on a voulu faire une fresque amoureuse de l’union de deux être jusqu’à l’immortalité du rapport.
Quand le public rentre, il y a déjà un personnage sur la croix, c’est le Christ. Est-ce que cette idée est venue tout de suite ?
C’est arrivé en milieu de répétition. Je me suis interrogé sur le symbole de l’amour. La Bible est l’œuvre la plus forte écrite par la main humaine. J’avais envie de commencer par cette figure isolée pas de manière trop sérieuse.
C’est un peu un blasphème, non ?
Non c’est très bon enfant ! Il n’y a pas de provocation du tout. Avec les Chiens tout le monde en prend plein la gueule de toutes les façons ! Personne n’est sauvé ! Il n’y aucune volonté de provoquer. Il s’agit surtout d’interroger la naissance de l’amour.
L’une des premières scènes est mimée avec un homme au réveil. C’est muet et ce sont les comédiens au premier rang qui font les bruitages.
C’est un vrai pari, c’est pour cela que j’ai peur car il y a du doublage comme au cinéma. On s’est beaucoup amusé avec cette forme. Et cela permet après le Christ de retrouver la solitude du célibataire en interrogeant sa triste condition !
Dans la dernière scène, une jeune femme veuve tente de retrouver son mari à travers une séance de spiritisme.
Evidemment on parle de la naïveté et la bêtise du rapport amoureux au début des rencontres. On se sent libre et on se sent bête. Et puis nous sommes allés au bout de la fresque pour comprendre comment l’on peut survivre sans l’autre ?
Le décor c’est une plage, c’est le lieu naturel des rencontres.
C’est un lieu de sérénité, de détente, de sexualité. C’est en rapport avec le précédant spectacle où le plateau était rempli de terre. On a souhaité quelque chose de plus claire. C’est autant la plage que le désert.
Et puis il y a musique très présente de U2 à William Sheller avec des tubes qui sont autant de souvenirs pour les spectateurs.
J’aime mettre des chansons très populaires. Je n’aime pas les chansons que l’on ne reconnaît pas. Il y a toujours du classique et de variété. J’adore jouer avec l’imaginaire des gens sur la musique. Et de contrebalancer avec ce qu’il voit.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !