Dans « comme une sorte d’Alaska » de Pinter, que j’ai récemment mis en scène, était déjà abordé la thématique de la frontière ténue entre rêve et réalité et le regard du patient face au monde médical qui ne l’entend pas, ni ne le comprend, mais veut le soigner, le guérir, même malgré lui, lui « patient » qui le devient de moins en moins ne se considérant pas comme malade. Les mystères du labyrinthe de l’esprit sont aussi au centre de cette pièce de Sarah Kane mais portés à leur paroxysme par le style d’écriture et le substrat de son univers peuplé de silences et de cris, de mots susurrés ou éructés qui expriment les conflits intérieurs trop longtemps comprimés sous le couvercle du monde extérieur dérangeant, angoissant, cauchemardesque, sans espoir(s), ou si frêle qu’on n’y peut s’y rattacher.
Ce fil de la vie qui s’enroule comme une toile d’araignée autour de sa proie, quand il est trop lourd à supporter, la seule solution pour « en sortir » est de le rompre ; c’est la leçon que nous assène Sarah Kane, qui ne s’est pas contentée de l’écrire, la décrire, mais l’a expérimentée… mettant un terme à son existence comme un point final à son travail d’introspection psychotique.
4.48 PSYCHOSE de Sarah Kane
Mise en scène par Ulysse Di Gregorio
Avec Julie Danlébac
Scénographe : Benjamin Gabrié
Costumier : Salvador Mateu Andujar
Durée : 1 H 15
Aktéon
du 27 août au 26 septembre 2015 à 20 heures
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