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Reprise de « Combat de nègre et de chiens » première mise en scène en français de Michel Thalheimer à la Colline à partir du 22 septembre 2010

Agenda, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre

 

photo Elizabeth Carecchio

photo Elizabeth Carecchio

Lorsqu’il était directeur du Théâtre National de Strasbourg, Stéphane Braunchweig a fait connaître pour la première fois au public français Michel Thalheimer. C’était en 2002 à l’Opéra du Rhin avec le fabuleux « Liliom » d’après Molnàr. Aujourd’hui devenu directeur du Théâtre National de la Colline, Stéphane Braunchweig offre la possibilité à Michel Thalheimer de mettre en scène son premier spectacle en Français avec l’une des pièces les plus importantes du théâtre des années 80 : « Combat de nègre et de chiens » de Bernard-Marie Koltès. Le public de la Colline a déjà pu voir cette saison le travail du metteur en scène allemand avec « Die Raten ».

Pour cette version de « Combat… », Michel Thalheimer a vu grand, il utilise toute la hauteur de la scène de la grande salle de la Colline. Un immense décor de vingt mètres monte dans les cintres et s’enfonce dans le sol. Nous sommes dans une usine, un silo, ou une mine. Un chœur de neuf comédiens noirs accompagne Jean-Basptiste Anoumon, le comédien noir qui incarne Alboury venu réclamer le corps de son frère mort sur ce chantier.  « Le chœur n’est pas là pour raconter qu’on est en Afrique, que les Noirs sont très nombreux. Ce que je veux mettre en avant c’est la peur », explique Michel Thalheimer. C’est vrai que la peur est au centre de l’action, les personnages sont tous fragiles et angoissés. Horn (Charlie Nelson) n’a qu’une idée en tête, quitter le chantier et prendre sa retraite. Cal (Stefan Konarske) fantasme sur la peur du noir et Léone (Cécile Coustillac) la compagne de Horn fraichement débarquée de France est totalement déboussolée et traumatisée par son arrivée sur cette terre décrétée hostile.

Tout l’intérêt de cette version repose sur la qualité des quatre comédiens. Stefan Konarske, jeune acteur allemand est remarquable. D’abord parce que son jeu est époustouflant, il joue avec force et fragilité. Michel Thalheimer l’a sans doute choisi parce qu’il n’a peur de rien. Dans la deuxième partie de la pièce il revient couvert de boue, parce qu’il est parti à la recherche du corps disparu. Cette terre va sécher et sculpter son corps, jusqu’à le faire ressembler à une statue de Giacometti. Il est assez saisissant. Il avait du interrompre les représentations la saison dernière, remplacé au pied levé par Claude Duparfait, et pour cette reprise il reprend son rôle. Quand à Cécile Coustillac (révélation théâtrale de la critique en 2007), elle montre une nouvelle fois qu’elle est une comédienne magnifique. Alors on s’attache à ces quatre personnages, en attendant que l’action se passe. Car Michel Thalheimer ne parvient pas à mettre toute la tenson nécessaire que cette pièce nécessite.  S’il affirme vouloir montrer « le déclin de l’Europe » à travers l’arrêt de ce chantier et la quête de l’identité de ses personnages déracinés, il ne parvient pas réellement à son but.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

(c) dpa - ReportBio de Michael Thalheimer. Après avoir travaillé une dizaine d’années comme comédien, Michael Thalheimer signe son premier spectacle en 1997 et est aujourd’hui considéré en Allemagne comme un metteur en scène majeur. Il s’intéresse en priorité au répertoire, car, dit-il, “sans passé, nous sommes incapables de vivre l’ici et maintenant”. C’est néanmoins sous une forme fortement adaptée qu’il met en scène Léonce et Léna de Büchner, Emilia Galotti de Lessing, Liliom de Molnar, Les Trois Soeurs de Tchekhov, Intrigue et amour de Schiller et Lulu de Wedekind. Hanté par un présent qui a jeté par-dessus bord toutes les valeurs morales, sociales et métaphysiques, il raconte ensuite le Faust de Goethe, dans une version très courte, comme l’histoire d’un homme moderne, égocentrique, solitaire, profondément frustré et sombrant peu à peu dans le désespoir. Puis il se penche, avec L’Orestie d’Eschyle, sur les effets dévastateurs de la guerre, tant pour les vaincus que pour les vainqueurs. Tous ses spectacles font le pari d’une esthétique radicale, impitoyable. Ce qu’il nous donne à voir est un monde sans illusions, où l’utopie n’a guère droit de cité et où les rapports de force et de pouvoir prédominent. Dans des scénographies souvent épurées et abstraites, il met l’acteur au centre de ses propositions et s’entoure pour cela de comédiens très directs, physiques, passionnels. Car Michael Thalheimer cherche avant tout à ramener les textes et les personnages à un noyau essentiel, pour aller vers une concentration radicale des enjeux. Car, dit-il : “Nous sommes aussi des condensateurs… Pour un metteur en scène, mieux vaut peindre avec trois couleurs et faire un tableau, qu’en utiliser trois cents et ne plus rien voir.”

Combat de Nègre et de chiens

de Bernard-Marie Koltès

mise en scène Michael Thalheimer

dramaturgie Anne-Françoise Benhamou

scénographie Olaf Altmann

costumes Katrin Lea Tag

musique Bert Wrede

assistante à la mise en scène Sandrine Hutinet

avec Jean-Baptiste Anoumon, Cécile Coustillac,

Stefan Konarske, Charlie Nelson

et un choeur de 10 comédiens

Alain Joël Abie, Bandiougou Baya, Kaba Baya, Thomas Durcudoy,

Khalifa Gadenza, Franck Milla, Paul Angelin N’Gbandjui, Henri Nlend,

Abdourahman Tamoura, Camille Tanoh

production La Colline — théâtre national

Le texte est publié aux Éditions de Minuit

Théâtre National de la Colline 

Grand Théâtre

du 22 septembre 2010 au 02 octobre 2010

du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30

1 septembre 2010/par Dossier de presse
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1 réponse
  1. amelie blaustein-niddam
    amelie blaustein-niddam dit :
    7 juin 2010 à 23 h 35 min

    Je te rejoins ( comme d’habitude!) , même si, je n’ai pas trouvé que la pièce manquait de profondeur.
    je te transmets l’article de Yaël sur la boite à sorties:
    http://www.laboiteasorties.com/2010/06/koltes-a-la-colline-quand-les-chiens-ne-rencontrent-jamais-leur-negre/comment-page-1/#comment-17200

    Répondre

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