Hassi Messaoud est une cité pétrolière du Sahara algérien, site de sociétés étrangères, que rejoignent chaque jour des femmes de condition modeste, le plus souvent seules, pour y travailler comme cuisinières, femmes de ménage, secrétaires. La nuit du 13 juillet 2001, une centaine d’entre elles est sauvagement agressée par près de 500 hommes, enflammés par le prêche virulent de l’Imam de la mosquée locale. Armés, ces hommes ordinaires frappent, mutilent, torturent, violent, une nuit entière. Dix ans plus tard, Nadia Kaci recueille dans un livre, Laissées pour mortes (Prix des Droits de l’Homme 2010), deux témoignages de victimes, Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura qui se sont battues pour que les coupables soient condamnés.
Mounya Boudiaf a adapté le texte, réalisé sa première mise en scène avec sa compagnie Kalaam (Paroles) et y interprète Rahmouna Salah. Plus qu’un manifeste féministe, c’est le portrait d’une vie amère, un cri de rage qui culmine après cette terrifiante nuit du 13 juillet 2001, et qui continue sur le ton du combat, quand il devient impossible aux victimes d’obtenir réparation du drame.
Adaptés au théâtre pour la première fois, leurs propos, interprétés par Mounya Boudiaf et Christophe Carassou, vont bien au-delà d’une nuit d’effroi et racontent la difficulté de vivre hors du joug des hommes dans un monde arabe en proie à de profonds bouleversements.
Haine des femmes
Nadia Kaci / Mounya Boudiaf
d’après Laissées pour mortes de Nadia Kaci (éd. Max Milo)
conception, adaptation et mise en scène Mounya Boudiaf
avec Mounya Boudiaf, Christophe Carassou
assistanat Céline Hilbich
création lumière et son Hugues Espalieu
production Compagnie Kalaam
coproduction Théâtre du Nord – CDN Lille Tourcoing Nord-Pas-de-Calais et la rose des vents, Scène Nationale, dans le cadre du festival Prémices#3
avec l’aide de la compagnie de l’Oiseau-Mouche
Maison des Métallos
du 6 au 18 janvier 2015
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