Hervé Falloux adapte la nouvelle de Haruki Marakami, Sommeil. Au théâtre cela devient Nuits blanches, avec la délicieuse Nathalie Richard, totalement investie dans le rôle. On regrette que la mise en scène démarre mollement.
Dix-sept nuits sans dormir. La nouvelle de Haruki Marakami raconte le rêve éveillé d’une femme désespérée. Elle relit captivée Anna Karénine de Tolstoï pendant ses insomnies. Elle s’interroge sur sa vie. Elle semble détester son mari et son fils.
Nathalie Richard possède la fragilité et la force de cette femme. Dès le début du spectacle, elle s’assied dans un fauteuil en cuir blanc. Cette position nous semble inconfortable et ne parvient à établir la relation d’intimité que l’on attendait. Dans une scénographie élégante d’un appartement bourgeois avec trois toiles peintes de Jean-Michel Adam qui a retravaillé ses compositions et celles de Nicolas de Staël, elle semble bien seule sur ce plateau en pleine lumière. On n’est pas du tout été touché pendant la première demi-heure.
Heureusement il y a le jeu impeccable de Nathalie Richard qui vit son personnage pour nous éviter de décrocher totalement. On aurait aimé un cadrage plus serré sur son jeu, plus de finesse dans les éclairages, qu’elle soit plus proche de nous. Sur ce grand plateau on perd de ce rapport physique induit par le monologue
Et puis tout arrive enfin dans la deuxième partie de la mise en scène. Les toiles peintes se transforment. Les mots deviennent aussi plus cruels. Le plateau évolue enfin, la lumière s’obscurcit. Il y a plus de délicatesse et de finesse. On entre enfin dans la mécanique de l’histoire et dans l’âme du personnage mais que la mise en route nous a paru longue.
Nuits blanches de Haruki Murakami
texte français de Corinne Atlan
adaptation et mise en scène Hervé Falloux
avec
Nathalie Richard
décors et costumes Jean-Michel Adam
lumière Philippe SazeratSommeil est édité chez Belfond (et 10-18) et illustré par Kat Menschick
Durée: 1h10
Théâtre de l’œuvre
À partir du 28 novembre 2014
> 19h du mardi au vendredi
> le samedi à 16h
> le dimanche à 18h
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