L’Enlèvement au sérail fut le premier grand opéra en langue allemande construit tel un Singspiel, cette forme théâtrale typiquement germanique alternant parties chantées et parlées. En ces temps où l’influence de l’Empire ottoman sur son voisin autrichien participait à l’humeur alla turca de la vie viennoise, Mozart piocha dans l’orchestration des fanfares de janissaires pour ornementer sa partition, dont les intentions humanistes – vertu de la tolérance, de la fidélité amoureuse, célébration de la bonté humaine – préfiguraient celles développées dans La Flûte enchantée et La Clémence de Titus, les derniers chefs-d’oeuvre. Métaphore du combat opposant la Liberté à toute forme d’absolutisme, la quête de Belmonte pour délivrer Konstanze du joug de Selim, résonna avec force dans une Europe alors soufflée par l’esprit des Lumières. « Tous les efforts que nous faisions pour parvenir à exprimer le fond des choses devinrent vains au lendemain de l’apparition de Mozart.
“L’Enlèvement” nous dominait tous. », écrivit Goethe, bouleversé par la grandeur d’âme et le radieux optimisme du compositeur.
L’Enlèvement au sérail de Mozart
LIVRET DE JOHANN GOTTLIEB STEPHANIE D’APRÈS
LA PIÈCE DE CHRISTOPH FRIEDRICH BRETZNER
En langue allemande
PHILIPPE JORDAN
(oct-nov) ⁄ MARIUS STIEGHORST (janv-fév)
Direction musicale
ZABOU BREITMAN
Mise en scène
JEAN-MARC STEHLÉ
Décors
ARIELLE CHANTY
Costumes
SOPHIE TELLIER
Chorégraphie
ANDRÉ DIOT
Lumières
JÜRGEN MAURER (A) ⁄ EROL SANDER (B)
Selim
ERIN MORLEY (A) ⁄ ALBINA SHAGIMURATOVA (B)
Konstanze
ANNA PROHASKA (A)⁄ SOFIA FOMINA (B)
Blonde
BERNARD RICHTER (A)⁄FRÉDÉRIC ANTOUN (B)
Belmont
PAUL SCHWEINESTER (A)⁄MICHAEL LAURENZ (B)
Pedrillo
LARS WOLDT (A)⁄MAURIZIO MURARO (B)
Osmin
ORCHESTRE ET CHŒURS DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS
JOSÉ LUIS BASSO
Chef des chœurs
PALAIS GARNIER
10 représentations du 21 janvier au 15 février 2015
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