«!La pensée se fait dans la bouche!». On pourrait appliquer cette formule de Tristan Tzara à l’écriture de Christophe Tarkos. Chez Tarkos, il y a «!pâte-mot!»!: le matériau, c’est la langue. Les mots progressent rapidement sur la page, une ligne avance, se répète, tourne en rond, change de rythme, de direction. La poésie de Tarkos remplit l’oreille. Ce flux de mots répond à l’afflux des choses et des objets, que l’écriture, sérielle et accumulative, s’épuise à inventorier. Les objets les plus communs sont décrits concrètement par répétition, approximation, mastication, rumination. L’écriture cherche, déplace, distord et épuise le sens et la valeur des mots et des choses. Après avoir monté des textes de R.Vitrac, A.Artaud, K.Schwitters, G.Stein, les textes de Tarkos s’inscrivent naturellement dans ma recherche théâtrale sur la forme de la langue. Nous choisissons des textes qui traitent du mot, de l’écriture -essentiellement dans la dernière période de l’oeuvre : Anachronisme, Caisses, Le signe =, Ma langue. Nous donnons à entendre ces textes à la table, dans un dispositif conférencier qui met la parole au centre du spectacle. Cette écriture s’inscrit dans la lignée de la poésie sonore, et appelle un ‘Théâtre de la parole’ dans lequel La pensée est matière. Tarkos a d’ailleurs toujours associé l’écriture de ces textes à leur lecture, réalisant de nombreuses performances et improvisations publiques. Dans notre spectacle, la table est sonorisée et le son de la voix de l’acteur traité avec différents filtres et effets. Derrière l’acteur à la table, un écran de sur lequel on projette des typographies, des graphismes et des textes qui donnent à voir, en même temps qu’on les entend, ces ‘objets verbaux’. On a dit de Tarkos qu’il semblait «!se jeter dans ses phrases!». On remarquera que réciproquement, ses textes happent et aspirent le lecteur auditeur!; c’est pourquoi, pour rendre compte du formidable mouvement qui agite cette écriture, nous mettons en place un dispositif d’immersion par l’image et par le son. La table et l’écran deviennent une surface totale de projection –carrée, le dispositif sonore et visuel fait entrer le spectateur DANS la langue. Note d’intention d’après dossier de presse.
Ma langue
D’après les textes de Christophe Tarkos
Anachronisme, Caisses, Le signe =, Ma langue
Editions POL et Al DAnte
Interprétation Laurent Charpentier
Dispositif Mirabelle Rousseau
Dramaturgie Muriel Malguy
Lumières Laïs Foulc
Vidéo Boris Nordmann
Son Frédéric Reinhart
Régie Générale Esther Silber
Durée du spectacle 55 min
Représentations du 4 au 27 mai 2010
les mardis, mercredis et jeudis à 21 h 30
La Loge, 77 rue de Charonne 75012 Paris
Site!: http://www.lalogeparis.fr
01 40 09 70 40
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