Quand j’avais 18 ans, je vivais à New York un moment de rêve rock and roll. J’étais serveuse dans un café et je poursuivais mes études d’art dramatique. Je croisais alors des musiciens, comme Iggy Pop et David Bowie. J’ai eu une révélation en lisant Peer Gynt pour la toute première fois : j’étais captivée par ce classique si délirant, si poétique, d’une modernité frappante. Et j’ai commencé à imaginer (je n’étais pas du tout metteur en scène à l’époque) une version musicale avec Iggy Pop en Peer Gynt et David Bowie en roi des trolls.
Fast-forward, trente ans plus tard, on me demande de monter un spectacle pour le Festival de Salzbourg. Je reprends la pièce que je n’ai pas relue depuis. Même choc. Je redécouvre une histoire d’aventures incroyable, écrite librement, comme le scénario d’un film. Elle raconte l’épopée d’un jeune homme ambitieux et égoïste qui rêve de gloire, poursuit les femmes, boit à l’excès, abandonne sa mère adorée, vend son âme au roi des trolls. Seule Solveig reste fidèle et pure par amour pour lui. Elle promet de l’attendre…
À travers cette fuite en avant, Peer se débat sans cesse contre le leitmotiv du “qui suis-je ?” Bien qu’il ait fait fortune et semble réussir à oublier ses origines et accomplir ses ambitions, il est hanté sans relâche par des questions douloureuses : “Qu’est-ce que l’ego ?”, “Où se trouve le vrai moi ? ”
Menteur, rêveur, poète. Insolent et anticonformiste, séducteur, lâche et irresponsable, Peer Gynt reste pour tous, mais surtout pour lui-même, une énigme insoluble.
Lors de la relecture du texte d’Ibsen, je retrouve ma première impulsion et je fais donc de Peer Gynt un jeune musicien-chanteur, qui réussit à quitter son village natal, laissant tout le monde sur son chemin pour devenir une star, un rocker dans la lignée d’Iggy Pop, dans un univers théâtral imaginaire, une sorte de downtown new-yorkais.
J’ai rassemblé une distribution multiculturelle et pluri-disciplinaire : acteurs, danseurs, chanteurs, musiciens. La danseuse indienne Shantala Shivalingappa joue la fidèle Solveig. Le plus grand des comédiens islandais, Ingvar Sigurdsson, incarne Peer Gynt.
Un groupe de musiciens constitue la base de la narration, accompagnant de nouveaux textes et poèmes de Sam Shepard écrits à l’occasion pour les monologues de Peer. Iggy Pop a contribué à cette aventure en composant deux nouvelles chansons pour le spectacle.
Le chef-d’œuvre d’Ibsen offre une richesse théâtrale unique. Il me permet de partager avec vous non seulement l’un des plus grands classiques du répertoire, mais aussi une histoire accessible à tous, un questionnement philosophique et existentiel, sous la forme d’un conte de fées intemporel. Irina Brook
Peer Gynt
D’après Henrik Ibsen
Traduction, adaptation et mise en scène Irina Brook
Poèmes Sam Shepard
Chansons Iggy Pop
Avec
Helene Arntzen
Frøydis Arntzen Dale
Diego Asensio
Jerry Di Giacomo
Scott Koehler
Mireille Maalouf
Roméo Monteiro
Pascal Reva
Augustin Ruhabura
Gen Shimaoka
Shantala Shivalingappa
Ingvar E. Sigurdsson
[distribution en cours]
Scénographie Noëlle Ginefri
Costumes Magali Castellan
Lumière Arnaud Jung
Assistant à la mise en scène Geoffrey Carey
Production Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur
La création de Peer Gynt a eu lieu au Festival de Salzbourg en juillet 2012.Les 12 et 13 janvier 2018
Théâtre Nationale de Nice
Le 16 janvier 2018
Grand Théâtre, Macon
Du 8 au 18 février 2018
Théâtre des Bouffes du Nord, Paris
Le 6 mars 2018
Scène nationale, Narbonne
Les 9 et 10 mars 2018
Théâtre Saint Louis, Pau
Le 13 mars 2018
Théâtre Jean Vilar, Saint Quentin dans l’Aisne
Les 19 et 20 mars 2018
La Coursive, La Rochelle
Les 22 et 23 mars 2018
Théâtre Angoulême, scène nationale
Les 27 et 28 mars 2018
L’Apostrophe, Cergy-Pontoise
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