C’est l’un des événements de cette rentrée. Jacques Weber se glisse dans les mots Bernard-Henri Lévy qui signe la deuxième pièce de sa carrière. Elle est censée nous faire aimer l’Europe plus que les discours politiques. L’objectif est loin d’être atteint.
Cet Hôtel Europe a été créé en juin à Sarajevo, une ville qu’admire Bernard-Henri Lévy. Il verrait même bien s’y installer le siège de la Commission européenne. C’est d’ailleurs à peu près la seule idée compréhensible de la pièce avec aussi son plaidoyer pour la nomination d’un Président de l’Europe car « Il faut des visages pour l’Europe ».
Un écrivain est enfermé dans sa chambre à deux heures d’un discours qu’il doit prononcer le 27 juin 2014 lors des cérémonies de commémoration de la guerre de 1914. Le texte de Bernard-Henri Lévy nous abreuve de souvenirs personnels, de rencontres avec les grands dignitaires de ce monde comme Alija Izetbegovic auquel il voue un culte. Ce qui nous a surpris c’est qu’à aucun moment il n’évoque les peuples européens et ne parle d’Europe qu’au travers des élites.
Beaucoup d’anecdotes tombent comme un cheveux sur la soupe et renforcent ce côté bavard et brouillon totalement déplaisant. On ne comprend pas ce que vient faire par exemple la confidence de Jacqueline Delubac qui a croisé un soir au Théâtre de l’Atelier François Mitterrand. Le fil de la narration n’est absolument pas tenu. Bernard-Henri Lévy passe du coq à l’âne, il saupoudre le texte de références à la politique nationale en évoquant le sénateur ronchon (Mélanchon) ou la femme au sourire entre les dents (Marine Le Pen). Et pour donner un peu de théâtralité l’écrivain est dérangé plusieurs fois dans ses réflexions par un appel de Paris lui indiquant que la gouttière de son immeuble fuit ! On se demande bien ce que cela vient faire dans cette histoire.
La scénographie du metteur en scène bosniaque Dino Mustafic utilise des images d’archives projetées sur écran – ce sont à peu près les seuls moments théâtralisés du spectacle. On visualise également les recherches de l’écrivain sur le web via Google ainsi que les nombreux SMS qu’il reçoit. Des idées de mise en scène qui ne sont pas très novatrices.
Heureusement il y a sur scène l’énergie et la force de Jacques Weber qui se débat avec des embryons de mise en scène et un texte décousu. Il est formidable lorsqu’il s’avance sur le proscenium pendant les dix dernières minutes enfin débarrassé d’un texte qui n’est ni un pamphlet ni une pièce de théâtre mais avec lequel il doit lutter pendant deux heures.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Hotel Europe de Bernard-Henri Lévy
Mise en scène : Dino MUSTAFIC
Avec : Jacques WEBER
Durée 1h45
Théâtre de l’Atelier
A partir du 9 septembre 2014
MARDI AU SAMEDI 20h30 – MATINÉE SAMEDI (en attente)
DIMANCHE – MATINÉE 15H30
Qu’avons nous appris sur l’ Europe selon Bernard Henri Levy avec tout le respect qu’ on lui doit ????
Ou est la dimension théâtrale ? . Que fait dans sa chambre d’ hotel cette grande et haute personnalité de si interessant, qu’ un public se déplace pour voir un homme blasé , un peu stressé ,qui se vautre tout habillé dans sa baignoire design et qui met en valeur le fruit défendu du paradis de ces dames ?.
Vive APPLE qui je le souhaite a contribué à cette oeuvre du parisianisme inconditionnel! et qu’ APPLE l devienne le grand mecène artistique du XXI siècle !
Et que devient Jacques Weber,( notre grand Cyrano inoubliable ) dans tout ça ?????