Xavier Gallais est le nouveau Prince de Hombourg. Il reprend ce rôle mythique créé en 1951 dans la cour d’honneur d’Avignon par Gérard Philipe, sous la direction de Jean Vilar. L’italien Giorgio Barberio Corsetti met en scène cette nouvelle version. Xavier Gallais, tout en pensant à Gérard Philipe va incarner un Prince moderne. Rencontre avec le comédien à quelques heures de la première.
J’imagine que ce rôle va marquer votre carrière ?
On va voir ça ! C’est en tout cas un grand personnage et une écriture importante, c’est le genre de rôle qui ne laisse pas indifférent, on est obligé de donner un peu de sa chair et de son âme. C’est un texte qui vous transforme. En plus dans cette cour cela a une résonance particulière car déjà adolescent j’étais fan de Gérard Philipe. Il était pour moi le symbole de l’acteur français lumineux par rapport à des acteurs plus ombrageux. Je vais essayer de rentrer humblement dans son costume, on me fait un beau cadeau. Il avait un belle vision du théâtre entre l’exigence et le désir du théâtre pour tous.
C’est une pièce assez rarement montée
C’est une pièce pas facile, politique. Cela parle beaucoup de stratégie militaire. C’est une œuvre du romantisme allemand que l’on connaît peu en France. Elle est moderne par rapport à son époque. Et puis il faut beaucoup de monde pour la monter, car c’est épique. Le triomphe fantasmé de la version de Vilar a un peu écrasé les motivations des metteurs en scène. Mais je l’ai déjà jouée dans la mise en scène de Daniel Mesguich il y a une dizaine d’années lorsque je sortais du conservatoire et je jouais le rôle de l’électeur.
Qui est ce prince ?
C’est avant tout un rêveur qui se prend le mur de la réalité en pleine face. Cela peut paraître subversif aujourd’hui d’avoir des rêves et de vouloir qu’ils deviennent réalité. J’ai envie de le traiter comme un personnage beaucoup plus ancré dans le concret.
Quel est l’univers scénique ?
C’est intemporel, ce n’est pas vraiment aujourd’hui. Les costumes sont années 30. C’est une version qui plonge le spectateur dans le rêve de Hombourg. C’est une mise en scène qui travaille sur la poésie et la féerie.
Donc pas de référence au romantisme ?
Quand on entend Gérard Philipe c’est magnifique de lyrisme et de chant. Mais aujourd’hui les spectateurs n’ont plus l’oreille pour cela. C’est compliqué car nous sommes dans un lieu qui demande à avoir des sentiments forts et aujourd’hui le jeu est plus psychologique. Il faut concilier le chant nécessaire et le jeu de la modernité actuelle.
Propos recueillis par Stéphane Capron
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