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La romance gay de Philippe Besson

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
Jean-Pierre Bouvier et Fred Nyssen photos Véronique VERCHEVAL

Jean-Pierre Bouvier et Fred Nyssen photos Véronique VERCHEVAL

Le romancier Philippe Besson livre sa première pièce de théâtre, un huis clos entre deux anciens amants qui se retrouvent une nuit dans le bar d’un hôtel de luxe. C’est autobiographique, tendre, et bien incarné. Reprise en ce début de saison au Petit Montparnasse après la création la saison dernière au Théâtre 14.

Voilà une pièce gay qui évite les clichés et qui parle simplement d’amour avec deux hommes normaux, équilibrés, et qui sort des stéréotypes de l’imagerie homosexuelle. Il y a beaucoup de références autobiographiques dans le texte. Le personnage le plus âgé est écrivain et il aime les hommes plus jeunes. « Les corps jeunes, ça se trouve partout avec un peu de notoriété « . Philippe Besson sait de quoi il parle ! Et il l’écrit très bien. Il dresse le portrait de deux homosexuels du 21ème siècle, deux hommes bien établis dans la société, venus de milieux sociaux opposés.

La pièce est une joute verbale bien balancée avec des accélérations et des apartés. L’amour vient se nicher dans les mots et pas dans les attitudes. Il y a comme de la pudeur dans ces retrouvailles. D’ailleurs à aucun moment les deux comédiens Jean-Pierre Bouvier et Frédéric Nyssen ne se touchent sur scène.

La mise en scène de Patrice Kerbrat laisse les silences s’installer, les regards en disent longs. Les moments les plus sombres de l’histoire commune de ces deux hommes remontent très raidement à la surface, et puis l’ivresse (magnifiquement jouée par Jean-Pierre Bouvier) fait le reste. Il y a de la rage, du ressentiment et aussi beaucoup d’amour. Une pièce qui ressemble tout simplement à la vie.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Un tango en bord de mer
de Philippe besson
Mise en scène Patrice Kerbrat
Avec Jean-Pierre Bouvier et Frédéric Nyssen
Durée: 1h10

Petit Montparnasse à partir du 9 septembre 2015
(du mardi au samedi 19h,  matinée le dimanche à 15h30)

9 septembre 2015/par Stéphane Capron
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