Deux danseurs, Ikue Nakagawa et Lorenzo de Angelis, pénètrent sur la scène, se dévêtent de leurs jeans et tee-shirts et commencent par se fondre dans un baiser. Cette ouverture est le prélude d’un accouplement chorégraphique, qui met en relation toutes les parties du corps entre elles. Deux corps nus sous la lumière, sans aucun accompagnement musical, sinon les respirations et le dialogue sonore des peaux. Violence suprême de l’art qui entame la condition humaine à l’endroit de son plus profond secret, Libido Sciendi, conçu et dirigé par Pascal Rambert, est un traité littéral sur le désir érotique, une pure écriture du corps au service de la danse seule. Le rapport sensuel extrême au corps de l’autre surgit la figure d’un corps intérieur frémissant de désir, dévorant, absolu. Au lieu d’un rapport uniquement sexuel, l’entièreté du corps. La pornographie n’intéresse pas Pascal Rambert, qui la juge dépourvue d’imaginaire. Il veut montrer le rapport érotique à la vie. « J’ai l’impression de faire un spectacle religieux, cela m’intrigue. » Libido Sciendi signifie à la fois “j’apprends par le sexe” et “je suis enseigné par la sexualité”. Le spectacle est moins l’occasion de voir que celle d’apprendre. Parce que la connaissance de l’autre se fait par le rapport au corps, la scène devient le lieu du « désir physique », soit une définition possible de la danse. Pascal Rambert touche au cœur paradoxal de l’art en se saisissant de la danse à un endroit que l’art chorégraphique évince systématiquement : l’acte sexuel lui-même. Plus de métaphores ni de tropes, il n’y a d’amour que du réel. Un pas de deux est un pas vers l’autre, sans transition entre les corps. Sans fil narratif, cette variation picturale du corps enamouré produit une succession de tableaux vivants. Fusion des peaux et de toutes les parties du corps dans la lenteur, la douceur, la tendresse, la frénésie, dont se dégage une plénitude esthétique et sensible qui laisse loin derrière elle les catalogues d’exercices sexuels. Parce que la création ne supporte aucune censure, parce que cette performance d’art vivant ne cherche aucunement à provoquer mais au contraire à susciter une émotion authentique, le spectacle est déconseillé aux moins de dix-huit ans. Note d’intention d’après dossier de presse.
Libido Sciendi
conception, Pascal Rambert
avec, Ikue Nakagawa et Lorenzo de Angelis
Production : Théâtre de Gennevilliers Centre Dramatique National de Création Contemporaine Coroduction : Festival Montpellier Danse
Libido Sciendi a été créée au festival Montpellier Danse 2008
Du 8 au 17 avril
mardi, mercredi, jeudi, vendredi, et samedi à 19h30
relâche dimanche et lundi
Durée : 40 minutes
Plein tarif / 22€
Tarifs réduits / 15€ / 11€ / 9€
Réservation sur place ou par téléphone
au 01 41 32 26 26
du mardi au samedi de 13h à 19h
et en ligne www.theatredegennevilliers.com
Théâtre de Gennevilliers – CDN
41, avenue des Grésillons
92230 Gennevilliers
Métro : Ligne 13 direction Asnières-Gennevilliers / station Gabriel Péri
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !