Marco Layera réécrit l’histoire de son pays et la chute du Président Allende en 1973 dans une tragédie comique irrévérencieuse. Le Re-sentida va souffler le vent de la révolte sur le plateau.
Et si Allende avait été entouré de conseillers communication en 1973, le cours de l’histoire aurai-t-il été changé ? Le chilien Marco Layera se pose cette question dans cette farce politique et remuante, qui est souvent provocante, qui bascule parfois dans la facilité, mais dont l’énergie positive emporte tout sur le plateau. Le Président de la République s’apprête à enregistrer son dernier message télévisé. Il est entouré de ses ministres tous excités. Ils lui demandent d’être plus « cool », moins théâtral, plus dynamique. Tout le début du spectacle est un joyeux fatras. Les comédiens courent dans tous les sens. Leur joie est communicative.
Marco Layera porte un regard bien décapant sur la classe politique. Il est toujours dans la provocation. Le Ministre de la Culture regarde un film porno sur son ordinateur. Il brocarde Benjamin Netanyahou et Marine Le Pen comme jamais on ne se le permettrait en France. Cela peut paraître facile comme procédé mais il utilise le plateau comme instrument de pensée politique. « Il parait qu’il y a beaucoup de fachos à Avignon » dit un Ministre. Il n’est pas dans la pensée unique, mais dans l’insolence. Par moment il en fait un peu trop comme les comédiens tentent de lever des fonds pour aider Roberto, un adolescent de 15 ans laissé à l’abandon dans la rue. Ils font une quête dans le public et prennent à parti un spectateur qui refuse de donner de l’argent. Une des ministres se déshabille devant lui. C’est effectivement un peu facile mais dans l’ambiance générale de ce spectacle énergique, on lui passe cet épisode un peu lourd.
Il n’y a aucun répit sur le plateau. Les comédiens dansent en maillot de bain, font du rap révolutionnaire, se plongent la tête dans la cocaïne. L’appel musclé du Président Allende au Président américain qui insulte sa « fucking culture » est un grand moment d’acteur. La fin du spectacle est une belle allégorie sur la chute du pouvoir. Allende meurt dans l’obscurité au milieu d’un très beau ballet de projecteurs.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
La imaginación del futuro
(L’imagination de l’avenir)
Mise en scène Marco Layera
Texte La Re-sentida
Scénographie Pablo de la Fuente
Vidéo Karl-Heinz Sateler
Musique Marcello Martínez
Assistanat à la mise en scène Nicolás Herrera
Avec Diego Acuña, Benjamín Cortés, Carolina de la Maza, Ignacio Fuica, Pedro Muñoz, Carolina Palacios, Rodolfo Pulgar, Sebastián Squella, Benjamín WestfallProduction
Production La Re-sentida
Coproduction Fundación Teatro a Mil (Chili) et Terni Festival (Italie)
Avec le soutien de la Fondation BNP Paribas
Avec l’aide de l’OndaDurée: 1h25
Avignon 2014
Les Carmes
17 18 19
21 22 23 24 25 JUIL
À 22H
18 novembre à Douai à l’Hippodrome
Le 23 novembre au Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Scène
Du 3 au 12 décembre 2014
Marco Layera et sa République en folie
Marco Layera réécrit l’histoire de son pays et la chute du Président Allende en 1973 dans une tragédie comique irrévérencieuse. Le Re-sentida va souffler le vent de la révolte sur le plateau.
Et si Allende avait été entouré de conseillers communication en 1973, le cours de l’histoire aurai-t-il été changé ? Le chilien Marco Layera se pose cette question dans cette farce politique et remuante, qui est souvent provocante, qui bascule parfois dans la facilité, mais dont l’énergie positive emporte tout sur le plateau.
Le Président de la République s’apprête à enregistrer son message télévisé. Il est entouré de ses ministres tous excités. Ils lui demandent d’être plus « cool », moins théâtral, plus dynamique. Tout le début du spectacle est un joyeux fatras. Les comédiens courent dans tous les sens. Leur joie est communicative.
Marco Layera porte un regard bien décapant sur la classe politique. Il est toujours dans la provocation. Le Ministre de la Culture regarde un film porno sur son ordinateur. Il brocarde Benjamin Netanyahou et Marine Le Pen comme jamais on ne se le permettrait en France. Cela peut paraître facile comme procédé mais il utilise le plateau comme instrument de pensée politique. « Il parait qu’il y a beaucoup de fachos à Avignon » dit un Ministre. Il n’est pas dans la pensée unique, mais dans l’insolence. Par moment il en fait un peu trop comme ce passage où les comédiens tentent de lever des fonds pour aider Roberto, un adolescent de 15 ans laissé à l’abandon dans la rue. Ils prennent à parti un spectateur qui refuse de donner de l’argent. Une des ministres se déshabille devant lui. C’est effectivement un peu facile mais dans l’ambiance générale de ce spectacle énergique, on lui passe cet épisode un peu lourd.
Il n’y a aucun répit sur le plateau. Les comédiens dansent en maillot de bain, font du rap, se plongent dans la cocaïne. L’appel musclé du Président Allende au Président américain qui insulte sa « fucking culture » est un grand moment d’acteur. La fin du spectacle est une belle allégorie sur la chute du pouvoir. Allende meurt dans l’obscurité au milieu d’un très beau ballet de projecteurs.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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