Envisager Don Giovanni pour une troupe de jeunes chanteurs représente peut-être une gageure musicale au regard d’une œuvre réputée difficile mais que compense fortement la perspective d’une évidence physique. Mozart a trente ans quand il compose son opéra et son premier interprète à Prague en a vingt-sept. Nul besoin d’exégèse musicale pour être immédiatement saisi à l’oreille par la course à bout de souffle où s’engage Don Giovanni entrainant l’action et les personnages dans un vertige fantastique. Cette liberté, tellement plus élevée que le simple libertinage, cette insolence si naturelle et si peu respectueuse des codes fabriqués de toute pièce par les sociétés qui se succèdent, a quelque chose qui fascine et force le respect. Et c’est peut-être ce sentiment mêlant l’admiration au rejet, qui pétrifie les contempteurs qui s’opposent dans l’action à Don Giovanni lorsqu’ils pourraient mettre un terme à sa course et qu’ils le laissent en toute impunité, libre de continuer. Cette force de vie, cette incandescence qui brûle et consume dehors comme dedans, semble dire secrètement la conscience d’une finitude qui s’accommode mal de la rage de vivre, du plaisir de jouir de la vie et de la beauté de son propre corps. Il m’a semblé que cette course contre le temps s’annonçait très tôt lorsqu’au terme du corps à corps qui oppose la jeunesse de l’ange à la vieillesse du commandeur, Leporello regardant la scène finit par dire : « Qui est mort ? Vous ou le vieux ? » Une question en forme d’exergue ? Note d’intention de Christophe Perton
Don Giovanni
Les Solistes de l’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris
Orchestre-Atelier OstinatODramma giocoso en deux actes
Musique de Wolfgang Amadeus Mozart
Livret de Lorenzo da Ponte d’après Giovanni BertatiDirection musicale Alexandre Myrat
Mise en scène Christophe PertonAvec les Solistes de l’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris, l’Orchestre-Atelier Ostinato et le Chœur de Chambre de la Maîtrise des Hauts-de-Seine Direction Gaël Darchen
Les rôles (en alternance) Michał Partyka/Tiago Matos, Pietro Di Bianco/Andriy Gnatiuk, Olga Seliverstova/Yun Jung Choi, Andreea Soare/Elodie Hache, Oleksiy Palchykov/João Pedro Cabral, Adriana Gonzalez/Armelle Khourdoïan, Damien Pass, Ugo RabecClavecin Adrià Gràcia Gàlvez et Philip Richardson
Conseillère artistique Cendrine Forgemont
Scénographie Malgorzata Szczesniak et Barbara Creutz
Costumes Aude Désigaux
Lumières Dominique Borrini
Vidéo et animation Barbara Creutz
Assistant du directeur musical et responsable des études musicales Iñaki Encina Oyón
Assistante à la mise en scène Mirabelle Ordinaire
Diction lyrique italienne Muriel CorradiniCoréalisation Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris / MC93 Maison de la Culture de la Seine-Saint-Denis
Coproduction Orchestre-Atelier OstinatoL’Arop soutient l’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris et crée en 2005 le Cercle des Fondateurs de l’Atelier Lyrique – Président Monsieur Léon Cligman. Fondation Bettencourt Schueller, mécène principal de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris.
L’Orchestre-Atelier Ostinato reçoit le soutien de l’Afdas, du Conseil régional d’Île-de-France, du Conseil général du Val d’Oise, de la Mairie de Paris et du mécénat de Pernod-Ricard
Les 22, 24, 26, 28, 29 et 31.03/2014
à 20h, lundi 31.03 14h.
Théâtre de la Piscine, Chatenay Malabry
du 24 au 26 mai 2014
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