De la fresque capitale écrite par Fallada dans son roman Seul dans Berlin, et salué par Primo Levi, l’adaptation théâtrale ne retiendra qu’un couple : Otto et Anna Quangel. Couple sans histoire, sans passion intime ou politique. Un couple donc, qui vit au rythme des nouvelles du front envoyées par un fils qui bientôt n’écrira plus !
C’est l’histoire de ce couple qui sera portée sur scène ; une scène qui rythmera le lent enfermement tragique de ces héros qui s’ignorent, de ces résistants modestes. Les Quangel ne prendront pas les armes et ne rejoindront aucun maquis. Assis à la table de leur cuisine, ils vont se mettre à rédiger des cartes, laborieusement, une par soir. Sur ces cartes pas de mots trop grands pour eux, mais le cri des restes d’une famille qui pleure un fils mort pour rien, ou plutôt pour la grandeur d’un Reich qui lentement les détruit. Ces modestes cartes, rédigées sur des petits bouts de papier, les Quangel vont les distribuer dans des cages d’escalier, à travers Berlin, espérant toucher le cœur et peut-être la raison de ceux qui, comme eux, se terrent et attendent les jours meilleurs promis par les Puissants. L’enfermement même de cette cuisine illustre alors avec force le caractère dérisoire et tragique de la révolte des Quangel. Le geste des Quangel, espérons-le, trouvera au théâtre, son plus bel écrin, celui d’une nuit où chacun d’entre-nous a rendez-vous avec son indignation ou sa résignation.
Seul dans Berlin
Librement adapté par René Fix du roman « Seul dans Berlin » de Hans Fallada.
Auteur : René Fix
Mise en scène : Claudia Morin
Avec : Claudia Morin, Marc-henri Boisse, Jean-Paul Dubois
Durée : 1h10
Du mardi au samedi à 18h30
Du 8 janvier au 1er mars 2014
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