Après le succès de Porteur d’Histoire, le jeune auteur Alexis Michalik nous convie à une autre histoire: celle du théâtre Robert-Houdin, une salle de spectacle qui a fait les beaux jours du Boulevard des Italiens entre 1854 et 1924. En resserrant son propos sur une période plus courte et sur le parcours de deux personnages, Georges Méliès et Jean-Eugène Robert-Hourdin, Alexis Michalik rend sa pièce beaucoup plus limpide que le Porteur d’Histoire.
Le cercle des illusions est donc l’histoire de ce théâtre du 8, boulevard des Italiens. Propriété du magicien Jean-Eugène Robert-Hourdin, il devient ensuite le premier cinéma de Paris, exploité par Georges Méliès – qui avant de découvrir le cinématographe était illusionniste. Le spectacle mêle le parcours de ces deux hommes, de leur naissance à leur apogée professionnelle, tandis qu’une troisième histoire se déroule en juin 1984 -pendant le Championnat d’Europe de Football et raconte le destin de Décembre, un petit malfrat qui va se passionner pour le destin de Jean-Eugène Robert-Hourdin.
Les histoires s’emboîtent aisément. C’est présenté comme les chapitres d’un roman illustré avec des flash-back. La construction très cinématographique est limpide. Il y a moins de personnages que dans Porteur d’Histoire, moins de comédiens aussi et c’est donc plus lisible. On se passionne pour l’histoire de ce théâtre aujourd’hui détruit. Et l’on découvre la vie passionnante de Jean-Eugène Robert-Hourdin, rénovateur de la magie moderne du 19ème siècle. Alexis Michalik est un magicien des mots, il possède une grande facilité dans l’écriture scénaristique.
On est un peu moins séduit par l’histoire de Décembre, et surtout les allusions à l’Euro 84 de football qui émaillent le spectacle avec ses reconstitutions de commentaires de matches. Cela gâche un peu la magie du propos. A la fin le scénario s’accélère, les scènes s’enchaînent à tout de vitesse. Alexis Michalik nous entraîne alors dans un tourbillon un peu obsédant. On aurait besoin de souffler un peu et de prolonger le rêve. Heureusement il a eu une très bonne idée après les saluts. On ne vous dira rien de cette surprise qui fait se rasseoir le public ! Et puis l’on se délecte aussi pendant le spectacle des nombreux numéros de magie, vus et revus, mais qui fonctionnent toujours et provoquent l’émerveillement des petits et grands.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Le cercle des illusionnistes
Une création d’Alexis Michalik
Avec Jeanne Arènes, Maud Baecker, Michel Derville,
Arnaud Dupont, Vincent Joncquez et Mathieu Métral
Scénographie / Vidéo Olivier Roset assisté de Juliette Azémar
Lumière Pascal Sautelet
Costumes Marion Rebmann assistée de Clotilde Jaoul
Musique / Son Romain Trouillet
Magie Romain Lalire
Collaboration à la mise en scène Anaïs Laforêt
Une coproduction La Pépinière, Théâtre des Béliers Parisiens, Mises en Capsules.
Durée: 1h40
Théâtre de la Renaissance
Du 22 juin au 1er septembre 2018
Du mardi au samedi à 21h
Samedi 18h
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