Décidemment les monologues collent à la peau de Jean-Quentin Châtelain. Après L’ouvre-boîtes l’année dernière, il revient sur scène avec une adaptation du premier roman de Romain Gary sous le pseudonyme d’Emile Ajar: Gros-Câlin. Il est remarquable.
A sa parution en 1974, le roman connait un énorme succès. Romain Gary accomplit une métamorphose. Son écriture devient comique, fantastique. Le narrateur, Monsieur Cousin, solitaire, un brin misanthrope, trouve l’âme sœur avec un python de 2m20 et nous fait partager ses aventures. Dans la bouche de Jean-Quentin Châtelain, ce style savoureux et souvent équivoque prend une dimension exceptionnelle.
Bérangère Bonvoisin qui assure la mise en scène a repris l’adaptation de Thierry Fortineau qui a joué la pièce. Arnaud de Segonzac a conçu une très belle scénographie, inspirée d’un tableau de Gilles Aillaud, composée d’éléments de mosaïque qui rappellent la peau d’un serpent. Jean-Quentin Châtelain navigue avec beaucoup de tendresse sur scène et fait bien ressortir la magie de la langue de ce texte tragi-comique, parfois cauchemardesque. On a presque le sentiment que Romain Gary a écrit ce roman pour être porté à la scène. Une belle très belle performance d’acteur.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Gros-Câlin de Romain Gary (Emile Ajar)
Avec
Jean-Quentin Châtelain
Mise en scène
Bérangère Bonvoisin
Adaptation : Thierry Fortineau
Lumières : Ricardo Aronovich
Scénographie : Arnaud de Segonzac
Durée: 1h10
DU 14 AVRIL AU 5 MAI 2015
21h du mardi au samedi – dimanche 15h
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