Entre défoulements, poésie et découvertes, c’est à un panoramique contrasté de l’innovation artistique que nous vous convions, en phase avec une société plurielle et connectée où les technologies trament de plus en plus le quotidien. Ce phénomène de révolution permanente accélère et modifie profondément nos rapports sociaux et nos modes de vie. C’est tout l’enjeu de l’art que de nous parler de nous-mêmes, de faire sens, de nous relier au monde tout en aiguisant notre regard. C’est bien le propos d’Éric Sadin qui, en nous soumettant à un dispositif digne du Big Brother d’Orwell, nous incite à prendre de la distance sur la séduction que les technologies induisent, tout en les utilisant pour développer une esthétique singulière. Car ces outils fascinants que sont le web, l’intelligence artificielle, la robotique, la virtualisation des données permettent d’inventer de nouvelles formes – par exemple en faisant dialoguer instruments classiques et électronique en temps réel, à l’instar de Jacopo Baboni Schilingi et de l’Ensemble de Musique Interactive – et d’appréhender ainsi une réalité « augmentée ». La relation homme-machine prend alors un tour symbiotique, infiniment ludique et créatif, et se met au service d’un discours : Ezra déploie son art du beatbox en effets sonores et figures holographiques grâce à un gant interactif, le corps d’Ula Sickle semble se diffracter dans un flux de photons, Daniel Schwarz nous immerge dans une installation où musique et signaux lumineux nouent une relation organique, Florent Trochel fragmente notre perception par la juxtaposition d’écrans de projections, de séquences enregistrées et de jeu humain. L’humain, justement, demeure encore et toujours le principe moteur de la création. Et son sujet. Sylvain Groud fait d’une simple structure cubique un espace mental chorégraphié, la vidéo suscitant tout un décor mouvant, déroulant des scènes de vie ou multipliant la silhouette du danseur : la technologie, pourtant bien présente, s’y fait invisible, laissant place à l’émotion pure.
Trois artistes associés
Sylvain Groud avec Chambre 209
Artiste associé depuis la saison 2011-2012, le danseur et chorégraphe Sylvain Groud a dansé au sein du Ballet Preljocaj, avant de créer sa compagnie en 2003. S’intéressant à des champs multiples, il croise la danse contemporaine avec la littérature, l’art lyrique ou le hiphop et s’attache à faire apparaître le mouvement chorégraphié dans les espaces quotidiens : un supermarché, des jardins ou au milieu d’une forêt ! Qu’il travaille avec des jeunes, des employés, les habitants d’un quartier ou des personnes âgées, Sylvain Groud implique, interroge, s’empare de chaque expérience pour transmettre son art. Il a présenté à Montbéliard Héros Ordinaires, Chambre 209, Bataille intime et mené différents projets créatifs, notamment avec le collège de Sochaux, l’internat d’excellence du lycée Cuvier et avec les jeunes de l’IME à la Ville d’Hérimoncourt (Sésame Autisme).
MAR 5 NOV À 18H30 ET 20H AUX BAINS DOUCHES
Florent Trochel avec Montagne 42
Plasticien, réalisateur et metteur en scène, Florent Trochel est artiste associé à MA scène nationale depuis 2012. Privilégiant une approche multidisciplinaire, ses créations mêlent spectacle vivant, projections audiovisuelle et cinématographique, musique, littérature, design d’objets, multimédia, arts plastiques. Il est aussi l’auteur de documentaires sur le travail d’artistes, chorégraphes ou metteurs en scène comme Joël Pommerat. Il a conçu en 2011 Les
Démangeaisons de l’Oracle à la scène numérique et Trois Bonheurs en 2013. Impliqué dans l’Académie du Mobile et le développement du volet participatif de MA scène nationale, il a conçu une installation interactive avec des élèves de l’Aire Urbaine (J’avais New York dans ma poche intérieure) et suivi différents projets pour imaginer un webdocumentaire et un film, tous deux en cours de finalisation.
LUN 4 NOV À 20H & MER 6 NOV À 21H À LA SCÈNE NUMÉRIQUE
Jacopo Baboni Schilingi avec un concert de musique interactive
Compositeur, fondateur de l’Ensemble de Musique Interactive, spécialiste des musiques électroacoustiques et de l’informatique musicale, Jacopo Baboni Schilingi est également professeur de composition au Conservatoire du Pays de Montbéliard depuis 1999. Cette activité pédagogique a eu une influence fondamentale sur le développement de l’enseignement de la composition. Il collabore régulièrement avec différents artistes avec qui il a réalisé des œuvres interdisciplinaires : l’architecte Pierre Luigi Copat, le sculpteur Arman, l’artiste multimédia Miguel Chevalier, le poète Jean-Pierre Balpe, l’écrivain Yannick Liron. En résidence de création au sein de MA scène nationale, il participe également à un projet numérique mêlant interactivité et découvertes musicales.
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