« Le monde va mal ma fille, quand est-ce que tu te maries ? »
Première réplique de Shitz et c’est parti pour une histoire comme les affectionne Hanokn Levin (1943-1999).
Chacun court vers son destin avec une gourmandise impudique, les répliques fusent comme autant de balles meurtrières.
On joue à la guerre et la guerre va vraiment venir.
Shitz c’est un jeu de massacre. La fille va se jeter sur un fiancé pour se caser sans illusion, dans ses bras elle jouera le plaisir sans y croire, le fiancé va dépouiller la belle famille sans chercher à camoufler son projet, d’ailleurs sa jeune épouse le pousse au meurtre du père, d’ailleurs la mère pourrait bien elle même être complice…mais ils restent tous unis, par la cruauté ! Ils sont hyper concients mais rien ne peut interrompre leur appétit. La fille soupire «
si je pouvais j’épouserais un cornet de frites».
On rit, on s’esclaffe, même s’ils nous ressemblent furieusement, parce que nous, quand même on ne va pas si loin, pas avec ce culot, cette énergie presque obscène…
Et derrière tout ça, tissé dans la trame, des chansons-poèmes qui sont autant de confessions face au public et à soi-même, les rêves de chacun, les espoirs déçus, l’amour toujours, les blessures secrètes.
Alors on les aime aussi ces quatre là parce qu’ils partagent avec nous la peur de la mort.
Une grande pièce. Un grand auteur. Un sacré théâtre.
Jean-Gabriel Nordmann
SHITZ
De Hanokh LEVIN
Mise en scène : Jennifer BRIGANT
Avec la collaboration artistique de Jean-Gabriel NORDMANN
Avec
Arno FEFFER, dans le rôle de Shitz
Stéphanie MATHIEU, dans le rôle de Sétcha
Jennifer BRIGANT, dans le rôle de Shpratzi
Vincent CAPPONI, dans le rôle de Tcharkès
Costumes : Elise KLEINE Lumières :
Anne-Marie GUERRERO
Avignon Off 2013
Du 8 au 31 juillet 2013
A 19h
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