
« J’éprouve pour ce petit texte les sentiments d’une vieille poule pour son dernier poussin. Comme elle je glousse, je le couve de mon petit œil brillant, je me perche sur une patte, pieds nus. » « Beckett » par James Knowlson (édition Actes Sud collection Babel). Dans ce monologue sentimental, le vieux Krapp, écrivain un peu clochard, un peu ivrogne, se repasse les moments de sa vie qu’il a enregistrés sur son magnétophone. Un monologue poignant qui fait ressortir avec nostalgie les déchirures amoureuses de l’existence de ce vieillard. « Il est gentiment triste et sentimental, un cœur d’artichaut », explique Beckett.
« Nous dérivions parmi les roseaux et la barque s’est coincée. Comme elle se pliait avec un soupir devant la proue, je me suis coulé sur elle, mon visage dans son sein et ma main sur elle. Nous restions là couchés. Sans remuer ».
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr


J’ai vu cette pièce à Téhéran il y a 50 ans à l’Alliance française. Souvenir toujours émouvant