AU SUJET DU FAUST DE PHILIPPE FÉNELON
Il est toujours beau d’aider à la naissance sur scène d’une œuvre nouvelle. Dans ma longue carrière de décorateur et de metteur en scène, j’ai déjà participé à de nombreuses créations, dont les deux plus célèbres sont sans doute deux opéras d’Aribert Reimann : Lear et Troades. Pour ce qui est du Faust de Fénelon, je suis charmé, moi Allemand, qu’il ait choisi pour livret le texte de Nikolaus Lenau. Lenau lui-même n’a jamais désigné son œuvre comme un drame, mais a toujours évoqué des tableaux, un poème ou une rhapsodie, ce qui est la base idéale d’un opéra.
Qu’est-ce que l’homme ? C’est la dernière et quatrième formule dans la célèbre série de questions d’Emmanuel Kant, où il cherche à définir ce que « l’homme, en tant qu’être libre peut faire ou doit faire de lui-même ». Celui-ci, l’homme, ne le sait pas la plupart du temps, bien qu’il ait eu le temps de méditer la question. Homme est un mot qui existe depuis les origines. Depuis qu’un être a pu poser la question « Qui suis-je ? » et a pu se nommer lui-même : homo, anthropos, Adam, Faust. L’homme est un être mystérieux, qui n’a toujours pas réussi à savoir d’où il vient, ce qu’il doit faire et où cela doit le mener. Il n’est sûr que de son propre doute. Il a de nombreuses vertus étonnantes, et comme l’une d’elles est de se tenir pour le sommet de la création, il a transféré ce principe d’exception dans le langage, le drame et l’opéra. J’aime la langue de Lenau et je trouve inutile de mesurer
son œuvre à celle de Goethe, car elle lui est diamétralement opposée. A une fable construite et close, Lenau oppose des expériences isolées, elle-même racontées sous forme de fragments, qui sont autant de reflets de ses états d’âme. Reflets aussi de l’extérieur : l’auberge de village devient une auberge au bord de la mer, la promenade à l’aube devient promenade au crépuscule. En terme d’image : deux grandes parois réfléchissantes tournent autour d’une tête de mort (Memento Mori) comme symbole du doute, de la nostalgie et de la solitude, les trois mots clés essentiels de l’extraordinaire poème de Lenau. Pet Halmen, Munich, mars 2007.
FAUST
NOUVELLE PRODUCTION
OPÉRA EN DEUX ACTES (2007)
MUSIQUE DE PHILIPPE FÉNELON (1952)
LIVRET DU COMPOSITEUR D’APRÈS
L’OEUVRE DE NIKOLAUS LENAU
En langue allemande
BERNHARD KONTARSKY Direction musicale
PET HALMEN Mise en scène, décors, costumes et lumières originales
LUCA MASALA ° Chorégraphie
TOBIAS LOEFFLER ° Lumières
PATRICK MARIE AUBERT Chef du Choeur
GILLES RAGON L’Homme, Görg
ARNOLD BEZUYEN ° Faust
ROBERT BORK Méphistophélès
GREGORY REINHART Wagner, Le Moine
BARTLOMIEJ MISIUDA Le Forgeron
ÉRIC HUCHET Le Duc, Le Capitaine
MARIE-ADELINE HENRY La Femme du forgeron,
La Princesse
KAROLINA ANDERSSON ° Annette
JOHAN CHRISTENSSON ° Kurt
STANISLAS DE BARBEYRAC ° Hans
GUILLAUME ANTOINE Michel
ZOE NICOLAIDOU ° Kathe
ILONA KRZYWICKA ° Suschen
AUDE EXTREMO ° Lieschen
ORCHESTRE ET CHOEUR
DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS
° Débuts à l’Opéra national de Paris
PRODUCTION DU THÉÂTRE DU CAPITOLE DE TOULOUSE
Au Palais Garnier
mercredi 17 mars 2010 – 19h30
samedi 20 mars 2010 – 19h30
mardi 23 mars 2010 – 19h30
lundi 29 mars 2010 – 19h30
mercredi 31 mars 2010 – 19h30
TARIFS 138€ 116€ 70€ 40€ 21€ 10€ 7€
INFORMATIONS / RÉSERVATIONS
par téléphone : 08 92 89 90 90 (0,337€ la minute)
téléphone depuis l’étranger : +33 1 72 29 35 35
par Internet : www.operadeparis.fr
aux guichets : au Palais Garnier et à l’Opéra Bastille
tous les jours de 10h30 à 18h30 sauf dimanche et jours fériés
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