Sans doute : l’oratorio multicolore de Jean-Paul Delore

© Christophe Raynaud de La

Jean-Paul Delore nous invite au voyage avec son spectacle, à travers des voix magnifiques et des rythmes enivrants. C’est un vrai tour du monde musical et poétique.

Jean-Paul Delore est venu plusieurs fois comme acteur au Festival d’Avignon avec Bruno Boëglin ou Robert Girones et à chaque fois avec des spectacles qu’il qualifie de « radicaux ». « Sans Doute » ne faillit pas à cette tradition. « C’est un spectacle musical présenté sous la forme d’une ligne à l’avant-scène, comme une sorte de salut au monde.» explique Jean-Paul Delore. C’est le résultat de dix ans d’aventure de ses « Carnets Sud/Nord » avec de nombreux artistes rencontrés à Kinshasa, Brazzaville, Maputo, Lyon, Rio de Janeiro ou encore Johannesburg. C’est aussi le résultat de son obsession de la musique et de certains poètes et auteurs qui ne sont pas toujours des auteurs de théâtre.

La brésilienne Simone Mazzer © Christophe Raynaud de Lage

Ce spectacle aurait pu être un laboratoire expérimental, c’est tout le contraire. C’est un spectacle magique qui nous fait voyager en 1h30. On écoute les voix magnifiques comme celle de la brésilienne Simone Mazzer, les improvisations musicales étonnantes de la japonaise Yoko Higashi, et des textes bien sentis lus avec une extrême fragilité par Isabelle Vellay ou Dieudonné Niangouna. On a retenu celle là. « La francophonie c’est : laisse moi construire une pipe line pour emmener ton pétrole du Congo en Israël et en échange je te construirai des écoles pour apprendre à tes enfants à dire merci en français. »

La partition musicale est un savant dosage de rock, pop, salsa, jazz, métal, électro qui donne toute la puissance aux acteurs et chanteurs. C’est festif. La vision du monde Jean-Paul Delore dit des choses, mais elle n’est pas misérabiliste. Un très beau métissage comme en en voit malheureusement trop rarement sur nos scènes de théâtre. On sort les yeux scintillants, heureux de vivre dans ce monde de partage, même si on sait que tout n’est pas rose à l’extérieur. Mais Jean-Paul Delore nous aura donner un peu d’espoir.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr