Dans une autre vie j’étais Marguerite Duras, oui… Mais non, tout ça c’est des sornettes, une de ces fantaisies qui dansent dans ma tête !
Nous découvrons une femme seule égarée dans un rêve éveillé. On l’a mise là, on l’a trouvée, dit-elle, dans les couloirs du centre commercial. Elle tournait en rond, comme une toupie… On n’en sait pas plus, elle non plus. Mais peut-être cette femme n’est-elle pas là par hasard, dans ce lieu des possibles où elle va côtoyer tour à tour les spectres de sa mère, de son fils et de son monstre intérieur ?
J’aimerais apprendre à aimer… mais mon coeur hésite entre l’amour et la haine.
Oui, c’est une quête d’amour. Mais la femme est lucide et elle s’interroge et questionne l’âme humaine dans sa complexité et ses paradoxes. En dialoguant avec les fantômes de son monde intérieur, elle dévoile et s’explique les pièges de la perversité dans nos relations intimes et la perversité de masse comme instrument de pouvoir. Elle dénonce les diffuseurs de sédatifs de la pensée critique, les médias de la société du paraître. Elle s’insurge contre la logique d’un système consumériste et manipulateur, injuste et avilissant.
Elle est insupportable cette image de l’enfant perché sur un caddy de grande surface !
Dans sa quête d’amour et de sens, la femme interroge également notre tendance à la dualité. L’origine des conflits n’est-elle pas toujours motivée, prétextée par la désignation d’une différence ? Et comment affirmer sa différence dans un environnement où règne la pression au conformisme ? Un conformisme tentaculaire : social, culturel, cultuel, politique, éducatif, psychologique, sexuel.
C’est le fléau le plus puissant, le plus tragique, en effet. Son origine prend sa source dans l’aveuglement, dans la peur, le mensonge. Désigner des coupables est toujours plus simple que de se regarder en vérité.
Mais cette Alice au pays des possibles ne se contente pas de dénoncer, son parcours initiatique lui redonne vigueur et goût de vivre. Aussi nous invite-t-elle non seulement à la réflexion mais à l’engagement, à faire le premier pas. Apprendre à accepter nos propres complexités individuelles, nos propres différences, sortir du modèle que nous nous donnons ou qu’on nous impose.
C’est justement pour ça que tu dois apprendre à conjuguer ton amour et ta haine, pour lutter contre la simplification de la pensée qui tente l’homme misérable. Ne te soumets pas à cette tentation. Certains hommes sont comme nostalgiques de leur condition de quadrupèdes, tu dois les aider à se tenir droits, guide-les vers la source.
A partir de son expérience propre, cette femme dessine un chemin vers la paix qui rassemble et réconcilie les contraires. Mais avant tout, elle nous exhorte à décroiser les bras de l’impuissance, de l’indifférence ou de la résignation, en prônant une lucidité joyeuse, ouverte et active. D’après dossier de presse.
DANS UNE AUTRE VIE J’ETAIS MARGUERITE DURAS
Avec Karine REVELANT
Texte et mise en scène de Patrick AUZET-MAGRI
du mardi 29 janvier au dimanche 3 février 2013, tous les jours à 20h30 et dimanche à 16h
l’Espace 44 – 44 rue Burdeau, 69001 Lyon
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