Anne-Laure Liégeois s’est emparée avec voracité d’une pièce rare de Roland Dubillard qui n’est plus éditée et dont le texte présente une facette méconnue de l’auteur décédé en 2011. La Maison d’os est une pièce sur la mort et le pouvoir dans laquelle on découvre un Pierre Richard totalement à l’aise.
De Dubillard on a vu et revu les Diablogues, ces sketchs radiophoniques écrits à la demande de Jean Tardieu et maintes fois montés ces dernières années, notamment au Théâtre du Rond-Point. Ces textes à l’humour loufoque sont très éloignés de La Maison d’os, pièce plus sombre. On est moins dans le côté absurde et plus dans le drame caustique et ombrageux.
Dans cette maison qui tombe en ruine, qui se fend, dont les murs se lézardent et dont la poussière s’accumule sur le sol, un vieux maître entouré de nombreux domestiques attend la mort. Il réclame sa mère, se fait pousser dans sa chaise roulante. Tout s’agite autour de lui comme dans le théâtre d’une fin de vie.
Anne-Laure Liégeois a créé un univers tout en clair obscur. Il y a un côté expressionniste dans sa mise en scène avec ces visages poudrés et poussiéreux. Quelques colonnes ont été ajoutées à celles déjà présentes sur la scène de la salle Renaud-Barrault avec au centre un immense escalier sur lequel va se jouer ce drame. Car l’on est dans l’écriture de Dubillard, mais l’on pourrait être dans un drame shakespearien. On est touché par cette histoire, et par le jeu de tous les comédiens, des fidèles d’Anne-Laure Liégeois. Pierre Richard n’a eu aucun mal à se glisser dans cette troupe. Il est tout en retenu, hanté par ces domestiques à son service qui ne se privent pas de cracher dans les plats. « Vous êtes des diables ! » leur dit-il. La mort se fait sentir au fur et à mesure du spectacle. Des animaux empaillés (dont les corbeaux noirs utilisés dans la mise en scène d’Anne-Laure Liégeois à la Comédie-Française de la pièce de Naomi Wallace) ainsi que des squelettes envahissent la scène. Les instants sont beaux et plein de recueillement.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
La Maison d’os de Roland Dubillard
texte publié aux éditions Gallimard
mise en scène Anne-Laure Liégeois
avec Sharif Andoura…………………un valet
Sébastien Bravard……………..un valet
Olivier Dutilloy…………………un valet
Agnès Pontier…………………..un valet
Pierre Richard………………….le Maître
et la participation de 30 comédiens amateurs de Rang L, Fauteuil 14
scénographie Anne-Laure Liégeois et Yves Bernard
lumières Marion Hewlett
son François Leymarie
collaboration aux costumes Élisabeth Dordevic
accessoires Arielle Chanty
assistant à la mise en scène Mathieu Dion
collaboration au travail
avec les comédiens amateurs Laurent Bellambe
production Théâtre du Rond-Point / Le Rond-Point des tournées
coproduction Le Festin-compagnie Anne-Laure Liégeois
Théâtre de l’Ouest Parisien / Boulogne-Billancourt
durée estimée : 2h10
20 – 24 mars 2013 Théâtre de l’Ouest Parisien / Boulogne-Billancourt (92)
29 mars – 11 mai 2013, 20h30
dimanche, 15h
relâche les lundis et les 31 mars, 7 et 21 avril et les 1er, 7, 8 et 9 mai
14 et 15 mai 2013 Scène Nationale de Cavaillon (84)
17 et 18 mai 2013 Théâtre Communautaire d’Antibes (06)
21 – 23 mai 2013 Nouveau Théâtre d’Angers / CDN des Pays de la Loire (49)
25 mai 2013 Le Carré, Scène nationale / Château-Gontier (53)
28 et 29 mai 2013 La Comète / Scène nationale de Châlons-en-Champagne (51)
8 – 19 juin 2013 Théâtre des Célestins / Lyon (69)
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !