L’écriture de Tout mon amour s’est déroulée en plusieurs étapes. Le sujet, au départ (l’histoire d’une jeune fille qui revient dans sa famille dix ans après sa disparition) était prévu pour le cinéma. J’avais commencé l’écriture d’un traitement, et, pendant plusieurs mois, je butais sur l’impossibilité de trouver une résolution dramatique satisfaisante, des motivations aux personnages qui soient plausibles.
J’avais une sorte de “cœur noir” du récit, sa route principale, ses bifurcations, mais impossible de faire fonctionner le tout. J’ai donc renoncé au scénario. Comme je n’arrivais pas pour autant à me défaire de cette histoire, dont la trame me hantait, je me suis résolu à la reprendre, non pas en partant des scènes, puisque je n’arrivais pas à les articuler entre elles, mais en questionnant les personnages, en les laissant parler, tour à tour, un peu comme j’avais fait pour certains de mes romans. Mais là où il ne s’agissait pas d’un roman, c’est que chacun a pu très vite intervenir pour couper la parole à l’autre, pour raconter sa version de l’histoire. Ainsi est née la première mouture de ce qui est devenu Tout mon amour.
J’ai proposé la lecture à Rodolphe Dana et David Clavel. C’était étrange, parce que, pour l’un comme pour l’autre, si la matière était là, si le sujet était là, il manquait cette réalité des situations et des présences qui donnent naissance à une pièce et permettent au théâtre de s’accomplir. Il n’y avait pas cet ici et maintenant, puisque, il est vrai, les personnages évoquaient des situations et des actions, mais ne les vivaient pas. J’ai donc travaillé chaque scène dont les personnages faisaient le récit, pour les donner à vivre et à voir, en direct. Il y a eu plusieurs versions, jusqu’à ce que nous nous retrouvions, Les Possédés et moi, en résidence à Toulouse, au Théâtre Garonne, pendant huit jours. Cette semaine, où chaque personnage a trouvé son acteur, a été décisive pour dégager une version très proche de la définitive. Nous avons essayé de comprendre les personnages, leurs motivations, leurs relations, jusqu’à la fin logique et (j’espère) implacable du texte. Pendant les semaines qui ont suivi, revenant sur la pièce, j’ai précisé, corrigé, déplacé, jusqu’à la version sur laquelle nous allons travailler à la mise en scène. Note d’intention de Laurent Mauvignier.
Tout mon amour de Laurent Mauvignier
création du collectif Les Possédés
dirigée par Rodolphe Dana
costumes Sara Bartesaghi Gallo
lumières Valérie Sigward
assistanat à la mise en scène Raluca Vallois
avec
Simon Bakhouche, David Clavel, Julien Chavrial, Émilie Lafarge, Marie-Hélène Roig
coproduction Collectif Les Possédés, La Colline – théâtre national,
en coréalisation avec le Festival d’Automne à Paris, La Ferme du Buisson – Scène nationale Marne-la-Vallée, Scène nationale d’Aubusson, Théâtre de Nîmes, Nouveau Théâtre d’Angers – CDN Pays de la Loire,
avec le soutien du Théâtre Garonne et du Parvis, Scène nationale Tarbes-Pyrénées et du Fonds SACD Théâtre
Le Collectif Les Possédés bénéficie du soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France, ministère de la Culture et de la Communication.
Il est associé à La Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée, à la Scène nationale d’Aubusson et au Théâtre de Nîmes.
Le texte de la pièce a reçu l’Aide à la création du Centre national du théâtre. Il a paru aux Éditions de Minuit.
production/administration/diffusion
Made In Productions / www.madeinproductions.eu
création du 23 au 27 octobre 2012
Théâtre National de la Colline Petit Théâtre
du 21 novembre au 21 décembre 2012
du mercredi au samedi à 21h, le mardi à 19h et le dimanche à 16h
Théâtre Jean Lurçat – Scène nationale d’Aubusson – le 8 novembre 2012
Ferme du Buisson – Scène nationale de Marne-la-Vallée – les 18 et 19 janvier 2013
Le Salmanazar – Épernay – le 26 mars 2013
La Scène Watteau – Nogent-sur-Marne – le 29 mars 2013
Nouveau Théâtre d’Angers – CDN des Pays de Loire
du 8 au 13 avril 2013
Théâtre de Nîmes
du 16 au 18 avril 2013
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