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Némo Flouret, l’incandescence de la génération à venir 


À la une, Danse
Némo Flouret
Némo Flouret

Photo Seoul Performing Arts Festival

Adorée ou carrément boudée, sa dernière création n’a laissé personne indifférent. Car il est de ces jeunes chorégraphes qui marquent les esprits, qui bousculent les esthétiques et les manières de créer. Héritier d’Anne Teresa De Keersmaeker, résolument tourné vers l’Europe, Némo Flouret fonde sa pratique sur les lieux et les gens qui les habitent. Portrait d’une génération intranquille.

Que vient-il de se produire exactement ? C’est la question qu’immanquablement, on ne peut s’empêcher de se poser en sortant de Derniers Feux, la deuxième création en solo du jeune orléanais Némo Flouret. Dans la Cour du Lycée Saint-Joseph à Avignon cet été, il y avait deux camps : ceux qui quittaient la salle – parfois en huant – et ceux qui, debout, applaudissaient à tout rompre. Venait-on d’assister à une manifestation ? À un déménagement ? Était-ce de la danse ? « Dans l’intention de base du spectacle, il y avait cette envie de cliver, de jouer avec la surprise ou la non-surprise, sourit le jeune chorégraphe, qui se souvient être sorti tout de même un peu secoué de son premier Avignon comme artiste programmé. Mais ce n’est pas non plus une pièce manifeste ».

Pendant plus d’une heure, onze interprètes déplacent cartons et perches de bois dans l’atmosphère crépusculaire et industrielle d’une fin du monde au son hypnotisant d’une trompette et d’une batterie. De grandes lettres forment le mot « désir » qui se mêle au « rien » avant de former les mots « derniers feux ». À peine esquissés, les pas de danse s’évanouissent vite, tout comme le feu d’artifice promis. La frustration au cœur de la proposition a divisé critique et public, signe, s’il en faut, d’une esthétique audacieuse, et symptôme d’une nouvelle génération qui questionne les limites de sa discipline, tout en cherchant à définir de nouvelles manières de créer et de produire leurs spectacles. Avec Derniers Feux, le jeune chorégraphe démontre à quel point il sait soigner son cercle intime, en s’entourant d’amis de longue date, comme le musicien Calvin Carrier, avec qui il forme un groupe de musique, mais aussi convoquer de grands noms, comme le metteur en scène Philippe Quesne, qui signe la scénographie, ou Satoshi Kondo pour la maison Issey Miyake aux costumes, designer pour qui il a déjà signé deux prologues de défilés.

Le lieu comme point de départ

Pour la création de Derniers Feux, « on avait tout un programme de résidence d’une semaine par ci et une semaine par là, mais on a tout envoyé péter », s’amuse le jeune chorégraphe. Le groupe préfère s’isoler pendant un mois dans un petit village perché dans la montagne calabraise, en Italie. Une résidence improvisée, montée à la va-vite avec l’aide de l’Institut de France. Avec la mer comme voisine, le café du village comme cantine et la place principale comme lieu de répétition, le groupe s’est inspiré de l’esprit du lieu, de son histoire liée à l’immigration kurde, mais aussi de ses traditions, comme les nombreuses processions qui se pratiquaient encore il y a peu. À cette drôle de résidence se sont rajoutés des points d’étape techniques à la Comédie de Genève et une semaine de résidence au Watermill Center de New York, le centre d’art fondé par le metteur en scène Bob Wilson. « On a travaillé dans le studio de danse, mais aussi dans le parc, sur un parking, dans le jardin », se souvient Némo Flouret.

Créer in situ, c’est évidemment ce qui caractérise son esthétique depuis 900 Something Days Spent in the XXth Century, imaginé depuis les hangars industriels désaffectés de Charleroi. Mais lorsqu’il parle des lieux, Némo Flouret évoque davantage les personnes qui y habitent que la forme des pierres ou des murs. L’histoire familiale des petits-enfants de Pierre Cardin, par exemple, lorsqu’ils lui commandent Dance Parc en 2024, et qu’il évolue sur les toits de la maison-bulle complètement fantasque imaginée par l’architecte Antti Lovag dans le sud de la France ; ou la collaboration avec les employés du Musée du Louvre lorsqu’il signe, avec Anne Teresa De Keersmaeker, Forêt, une chorégraphie de deux heures et demie au cœur de la prestigieuse galerie de l’aile Denon, en face de La Joconde et de La Liberté guidant le peuple. « Pour chacune de mes créations, il a fallu vivre quelque chose ensemble pour raconter une histoire », résume le chorégraphe.

Héritier d’Anne Teresa de Keersmaeker

Initialement plutôt attiré par la musique, le jeune Némo – un prénom que ses parents lui donnent en hommage au capitaine de Jules Verne – se tourne finalement vers la danse, étudie à Lille, puis au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Pas très à l’aise avec l’académisme de l’institution, il pense tout plaquer, avant d’intégrer P.A.R.T.S., l’école de danse de la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker. « C’est un endroit où l’on nous invite à imaginer nous-mêmes notre métier autour de la danse », se souvient-il. Et c’est la révélation. Anne Teresa de Keersmaeker lui propose d’intégrer sa compagnie Rosas, mais il décline, préférant des collaborations ponctuelles pour avoir le champ libre afin de réaliser ses propres idées. Ainsi, il fait partie de ces rares noms avec qui la chorégraphe belge a accepté de partager la signature de ses récentes chorégraphies, à l’instar de Solal Mariotte, que l’on a vu dans la Carrière de Boulbon cet été avec Brel, ou encore de Radouan Mriziga, qui co-signe en 2024 Il Cimento dell’Armonia e dell’Inventione, une variation autour des Quatre Saisons de Vivaldi.

Sa recette de cuisine ? Il la peaufine encore. Toujours bien entouré, notamment de son amie et camarade de promo Solène Wachter – qui nous a bluffé avec son Logbook, programmé dans le cadre de la troisième série de Vive le sujet ! cet été au Festival d’Avignon – avec qui il partage la direction artistique de leur compagnie Supergroup. Ce dont il rêve surtout, c’est d’un label européen qui saurait accompagner les artistes au-delà des frontières. La suite, il la bâtit avec la compagnie Rosas jamais loin, qui l’invite à créer une petite forme en février prochain, avant la reprise de Derniers Feux en Allemagne et sa venue au Grand Palais à Paris en juin, en collaboration avec les élèves du Théâtre national de Strasbourg. Sans oublier la recréation de 900 Something Days Spent in the XXth Century pour le Bozar de Bruxelles et la Triennale de Milan. Un pied à Bruxelles, un œil sur les plus grands ballets européens, dragué par les écoles de théâtre nationales françaises, Némo Flouret est polyphonique, nomade sans être touriste, clivant sans être revendicatif. Définitivement sismique en somme et, à coup sûr, à suivre de près.

Fanny Imbert – www.sceneweb.fr

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31 décembre 2025/par Fanny Imbert
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