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Édouard III, un nouveau roi au panthéon shakespearien

A voir, Béthune, Les critiques, Lille, Montpellier, Paris, Reims, Théâtre, Tours
Cédric Gourmelon monte Édouard III de Shakespeare
Cédric Gourmelon monte Édouard III de Shakespeare

Photo Simon Gosselin

À la Comédie de Béthune qu’il dirige, Cédric Gourmelon signe la création française d’Édouard III, une pièce récemment attribuée à Shakespeare. De facture classique et épique, sa mise en scène fait la part belle à un texte palpitant et à une troupe engagée, sans toutefois trouver toutes la démesure et la déraison attendues.

Une nouvelle pièce de Shakespeare ? Sans doute un texte de jeunesse, oublié, peut-être même jamais joué, depuis sa première impression à Londres en 1596, mais dont les spécialistes attribuent la paternité au grand dramaturge élisabéthain, voilà qui ne peut que piquer la curiosité des amateurs d’art dramatique venus assister à une passionnante et inédite aventure théâtrale. À entendre la verve fleurie du verbe, à retrouver l’esthétique du mélange propre au théâtre baroque, qui indistincte le comique et le tragique et fait se côtoyer la beauté éclatante et le prosaïsme cru – ce qui faisait écrire à Peter Brook « le poète a un pied dans la boue et la tête dans les étoiles » –, on ne saurait contester la signature garantie, tant le riche matériau est shakespearien en diable. La production proposée le met d’ailleurs bien en valeur, d’une manière frontale, habile, soignée, imagée. S’il ne faut pas attendre ici l’audace et l’inventivité de mises en scène shakespeariennes telles qu’en ont signées Jean-François Sivadier, Olivier Py, Thomas Ostermeier, Ivo van Hove ou Thomas Jolly, le texte, traduit par Jean-Michel Déprats et Jean-Pierre Vincent, comme ses enjeux sont restitués avec fortes clarté et expressivité. Seul le rythme doit encore s’affirmer pour se faire plus haletant. L’ensemble n’en demeure pas moins stimulant.

Shakespeare, qui a été l’auteur de pièces intimistes à succès, mais aussi de grandes fresques historiques et politiques, telles Coriolan, Henri IV et Henri VI, ou Richard II, autant d’œuvres moins souvent montées, sans doute en raison des multiples difficultés qu’elles représentent et des gros moyens qu’elles réclament, place son Édouard III au début de la guerre de Cent Ans, sur le champ de bataille qui oppose la France à l’Angleterre cherchant coûte que coûte à l’envahir. D’abord invisible, car cachée derrière une grande palissade en bois clair suggérant une haute muraille devant laquelle se joue un début pensé comme un huis clos un peu contraint, la vaste cage noire du théâtre finit par se dévoiler et devenir une lande désolée noyée dans des nuages de fumée. L’affrontement des camps ennemis s’exacerbe sous la forme de beaux tableaux, un peu statiques, mais éloquents et épurés, qui rappellent le geste d’un Christian Schiaretti, ou les glorieuses heures du TNP, revendiquant la simplicité artisanale au service de la limpidité. Des costumes de la Renaissance se mêlent à des habits d’aujourd’hui. Longues capes, manteaux de fourrure, armures et cottes de mailles renvoient explicitement au légendaire contexte guerrier. D’autres empruntent aux déguisements volontairement parodiques. La cour de France, ostensible et ripailleuse, est tournée en ridicule.

Le héros éponyme et victorieux est le souverain d’Angleterre, aussi complexe que captivant. Amant passionné, il est poétiquement obsédé par l’amour qu’il porte à la comtesse de Salisbury (virginale Fanny Kervarec), alors captive de l’armée écossaise, roi dangereux et menaçant, n’hésitant pas pour gagner la partie à mettre en péril son propre fils (Zakary Bairi, conquérant Prince de Galles). Sans excès de puissance triomphaliste, mais avec bien plus de trouble, presque d’inquiétude et de fragilité, Vincent Guédon prend une allure un peu sèche et austère, un esprit grave, léger, rêveur, pleinement romantique avant l’heure. Autour de lui, prime le collectif : Laurent Barbot, Jessim Belfar, Vladislav Botnaru, Guillaume Cantillon, Victor Hugo Dos Santos Pereira, Manon Guilluy et Christophe Ratandra multiplient les rôles et gagneront sans doute encore en relief, en puissance et en insolence. Ils et elles montrent déjà une belle vaillance à mettre en bouche et à faire entendre la savoureuse langue de Shakespeare.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Édouard III
Texte William Shakespeare
Mise en scène Cédric Gourmelon
Avec Zakary Bairi, Laurent Barbot, Jessim Belfar, Vladislav Botnaru, Guillaume Cantillon, Victor Hugo Dos Santos Pereira, Vincent Guédon, Manon Guilluy, Fanny Kervarec, Christophe Ratandra
Traduction Jean-Michel Déprats, Jean-Pierre Vincent
Assistant à la mise en scène Louis Berthélémy
Collaboration à la dramaturgie Lucas Samain
Scénographie Mathieu Lorry-Dupuy
Son Julien Lamorille
Lumières Marie-Christine Soma
Costumes Sabine Siegwalt
Travail sur le corps Isabelle Kürzi
Coach vocal François Gardeil
Construction décors Les Ateliers du Théâtre du Nord

Production Comédie de Béthune – CDN Hauts-de-France
Coproduction La Comédie de Reims – CDN, Théâtre de Chartres
Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Comédiens de l’ESAD – PSPBB, avec le dispositif d’insertion de l’École du Nord, soutenu par la Région Hauts-de-France et le ministère de la Culture
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

Durée : 3h05 (entracte compris)

Comédie de Béthune, CDN Hauts-de-France
du 2 au 9 octobre 2025

Théâtre du Nord, CDN Lille Tourcoing
du 14 au 18 octobre

Théâtre de Chartres, Scène conventionnée d’intérêt national
le 13 novembre

Théâtre Olympia, CDN de Tours
du 25 au 27 novembre

La Comédie de Reims, CDN
du 2 au 4 décembre

Théâtre des 13 vents, CDN, Montpellier
du 7 au 9 janvier 2026

Théâtre de la Tempête, Paris
du 22 janvier au 22 février

7 octobre 2025/par Christophe Candoni
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