30 ans après la Déclaration d’Avignon, une « Nouvelle Déclaration d’Avignon » a été prononcée sur la place du Palais des Papes ce samedi 12 juillet pour dénoncer en cinq langues « les massacres orchestrés par l’État israélien à Gaza et dans les territoires occupés ». Et si, comme en 1995, le président de la République réagissait ?
Peu avant 20h, des grands noms de la scène européenne, et non plus seulement française comme il y a trente ans, se sont présentés face au millier de personnes réunies sur la place du Palais des Papes depuis une trentaine de minutes. Sans que leurs noms ne soient prononcés, la Française Laurence Chable, le Marocain Radouan Mriziga, la Belge Anne Teresa De Keersmaeker, le Suisse Milo Rau et le Franco-Argentin Marcial Di Fonzo Bo ont lu, au côté du directeur du Festival d’Avignon, Tiago Rodrigues, la « Nouvelle Déclaration d’Avignon », publiée sur le site de Télérama le 5 juillet et signée par les plus grandes figures du milieu du théâtre, à commencer par les artistes invité·es de cette 79e édition. Respectivement en français, en arabe, en anglais, en allemand et en espagnol, ils et elles exigent « la cessation du massacre de masse en cours ayant déjà tué un nombre effroyable d’enfants », dénoncent « la politique destructrice de l’État d’Israël », appellent « à la reconnaissance de l’État palestinien, à l’application des sanctions prévues par le droit international, à la suspension de l’accord d’association UE-Israël, et à l’arrêt de la criminalisation des prises de parole et des associations soutenant la cause palestinienne » et invitent « enfin toutes et tous à rejoindre les mobilisations en cours ».
Que Laurence Chable, co-fondatrice du Théâtre du Radeau au Mans et compagne artistique historique de François Tanguy, doublement présent dans cette édition du festival avec Item et Par autan, ait été choisie pour donner la première lecture de cette déclaration 2025 est un trait d’union très fort avec celle que le metteur en scène, disparu en 2022, avait initiée en 1995, il y a presque 30 ans jour pour jour – le massacre de Srebrenica durant lequel les fascistes serbes avaient exécuté 8 000 musulmans en cinq jours s’était déroulé entre le 11 et le 16 juillet. Très émue, elle confie avoir vécu là « un moment comme indispensable. On ne pouvait pas ne pas faire cette déclaration et la prolonger d’un geste ici. Ce n’est pas que symbolique ». Est-ce que cela suffit ? « Rien ne suffit jamais, mais peut-être que d’autres événements vont se produire, grâce à la société civile qui doit continuer, élargir ces actions ».
Il y a trois décennies, François Tanguy entamait une grève de la faim menée avec Ariane Mnouchkine, Olivier Py, Maguy Marin et Emmanuel de Véricourt, ancien directeur du Théâtre National de Bretagne. Même le président Jacques Chirac s’en était ému, écrivant le 10 août au directeur du Festival d’Avignon d’alors, Bernard Faivre d’Arcier, sans toutefois que le quatuor y mette fin – cela durera 27 jours. « Aujourd’hui, la situation n’est pas la même, convient Laurence Chable, mais il faut arrêter de mentir et de détruire, y compris par des arrestations, des exclusions, des renvois de postes universitaires, les paroles énoncées par toute une jeunesse consciente ».
Ce samedi 12 juillet, à la suite des artistes, Pascal André, infectiologue humanitaire qui s’est rendu plusieurs fois à Gaza, a témoigné avec force de ce que lui disent ses homologues gazaouis : « Retourne chez toi, car nous mourons de votre hypocrisie et de votre silence ». « Nous me marchons plus sur la tête, nous l’enfouissons », constate-t-il, avant de citer à nouveau des propos de François Tanguy sur « la faillite de la responsabilité politique, la désintégration des principes élémentaires et des valeurs qui fondent l’espace civique ». Alors que la langue arabe est la grande invitée de ce Festival d’Avignon, il était indispensable que ce moment ait lieu pour témoigner de l’engagement des artistes auprès des victimes de ce que l’ONU désigne, depuis le 24 mai par la parole de son chef des opérations humanitaires, Tom Fletcher, comme un « génocide ». Les chiffres émanant du ministère de la Santé de Gaza au 7 juillet 2025, repris à leur compte par les Nations Unies, font état de 57 000 morts, dont plus de 16 000 enfants depuis le 8 octobre 2023.
Nadja Pobel – www.sceneweb.fr
MR.Tiago RODRIGUEZ
Pourriez-vous rester dans votre Role de Directeur d’un Événement Culturel et ne pas mélanger Politique et Culture. Votre déclaration sur un » Massacre » qui continue à GAZA, n’a pas sa place au Festival d’Avignon. Événement en plus Subventionné par des Millions de Fonds Public, c’est à dire avec notre Argent. Mais au-delà de cela MR.RODRIGUEZ si les Massacres qui se déroulent actuellement dans le Monde, comme au SOUDAN; en UKRAINE; en AFGANISTAN ; Le Massacre de Chretiens en SYRIE; Les Massacres et Expulsions de Masse en IRAN. Et surtout Pourquoi MR RODRIGUEZ ne parles vous pas du Massacre des Juifs en ISRAEL le 07 octobre perpétré par des PALESTINIENS du HAMAS. Enfin MR RODRIGUEZ si la perte de nombreuses Vies de Palestiniens a GAZA vous offusque tellement pourquoi maintenir alors le déroulement du Fedtival d’Avignon ou plus simplement et logiquement n’assumez-vous pas vos responsabilites et vos propos en DEMISSIONNANT de votre Poste. Cela aurait alors un sens mais arrêtez de parler la Politique au Culturel ce n’est pas votre Rôle.