La Maison des Métallos confie ses clefs du 13 au 29 septembre à la Casa do Povo, centre d’art vivant et militant de Sao Paulo, pour trois semaines de rencontres et de créations, en coréalisation avec le Festival d’Automne et dans le cadre de la saison Brésil-France 2025, avec notamment un ring de boxe installé au cœur de la Maison et la première française de The Last Supper du collectif brésilien MEXA.
Créée en 1946 dans le quartier de Bom Retiro à São Paulo par une constellation d’associations juives antifascistes, la Casa do Povo s’est construite à la fois comme un centre culturel et un lieu dédié au souvenir des morts de la Shoah. Le « plus jamais ça » y a pris la forme d’un projet militant, un lieu ouvert à l’altérité radicale, à l’urgence des luttes contemporaines, aux minorités, aux alternatives. Au fil des décennies, des activités très différentes y ont été déployées : une chorale yiddish, une école constructiviste, un journal engagé, un théâtre expérimental et populaire. Pendant la période de la dictature militaire au Brésil (1964-1985), la Casa do Povo a naturellement été le lieu de toutes les résistances et avant-gardes.
Depuis le début des années 2010, cette maison du peuple (traduction littérale de Casa do Povo) s’est réinventée, en fidélité à une ligne politique antifasciste et un mode de fonctionnement fluide qui induit des pratiques bien différentes de celles souvent associées aux centres d’art. Les œuvres commissionnées et les programmes – notamment pédagogiques – développés par la Casa do Povo coexistent avec l’usage qu’une vingtaine de collectifs associés ont du lieu : académie de boxe populaire, studio d’imprimerie, clinique de psychanalyse, coopérative de mode ou chorales. Peu importe qu’elles y aient une activité professionnelle ou amateur, sociale, artistique ou culturelle : ces distinctions n’opèrent pas ici. Elles disposent des clés du lieu, participent à sa gestion et à sa programmation.
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