Le chef-d’œuvre de David Mamet. D’une richesse inépuisable.
Marie Thomas est l’étudiante, David Seigneur le professeur. Tout les sépare. Elle cherche ses mots, il en use avec brio. Elle craint d’échouer, il va être promu. Jusqu’où cela les entraînera-t-il ?
Mamet met ici son génie du scénario au service d’une profonde analyse.
Difficulté de la transmission du savoir, diktat de la « réussite sociale », omnipotence de l’Université, désir d’aider, voire de « sauver », esquissent d’abord un double roman d’apprentissage.
Mais Oleanna devient aussi une fable terrifiante sur le pouvoir, la manière d’en user et d’en abuser, une pièce sur la manipulation – des mots et des êtres -, la difficulté à concilier justice et apparence, le glissement de nos sociétés vers un puritanisme qui ne serait plus l’apanage des seuls Etats-Unis – et le spectacle d’entrer, parmi d’autres, en résonance avec le drame d’Outreau.
Très probablement, enfin, une belle réflexion sur ces « représentations de soi » négatives qu’il faudrait combattre et dépasser, sur ces « vilains petits canards », ces déterminismes, qui hantent nos personnages et qu’il faudrait apprendre à apaiser.
A l’instar d’un titre que seule clarifie l’épigraphe du texte publié – hors des mots entendus, donc, parce que la seule parole est insuffisante -, le spectateur est alors invité à se débarrasser de ses « chaînes d’Esclave » et à le faire par l’expérience physique, presque épidermique, de la représentation.
Oleanna
De David Mamet
Auteur du texte français : Pierre Laville
Mise en scène : Patrick Roldez
Avec : Marie Thomas et David Seigneur
Durée : 1H10
Avignon Off 2013
Du 8 au 31 juillet
12h30
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