Directeur du Festival international Montpellier Danse pendant plus de 40 ans, Jean-Paul Montanari est décédé à l’âge de 77 ans. Sa mort a été annoncée ce vendredi par le maire de Montpellier.
« Jean-Paul Montanari nous a quittés. La danse perd son plus fidèle serviteur, la ville de Montpellier un homme qui lui a offert un rayonnement artistique mondial, et je perds un ami, écrit Michaël Delafosse dans un communiqué publié ce vendredi 25 avril sur son compte Facebook. Durant plus de quarante ans, il a tout sacrifié à son art et à Montpellier Danse, ce festival qu’il a durablement imposé comme le plus important de France et comme un des tous premiers d’Europe. Mais avant cela, Jean-Paul est cet enfant de la terre d’Algérie, né dans une famille modeste et aimante, ce petit garçon de Boufarik et de la plaine de Mitidja : cette Algérie qu’il a gardée au cœur, et qu’il évoquait si souvent et avec tant d’intelligence et d’émotion. »
Lorsque Dominique Bagouet installe en 1980, à l’invitation de Georges Frêche alors maire de la ville de Montpellier, son Centre chorégraphique, il demande à Jean-Paul Montanari de s’occuper des relations presse. Dès lors, l’histoire de la danse à Montpellier va être indissociable de son nom. À la naissance du Festival International Montpellier Danse en 1981, il assiste Dominique Bagouet. En 1983, il en devient le directeur général et développe le festival avec le soutien et l’essor parallèle du Centre chorégraphique national dirigé par Dominique Bagouet, puis par Mathilde Monnier et aujourd’hui Christian Rizzo.
L’histoire du Festival Montpellier Danse reste indissociable des liens qui unissent Jean-Paul Montanari à Georges Frêche, et de leur engagement politique commun pour le développement culturel de la ville de Montpellier. De 1993 à 1995, il devient chargé de mission pour les affaires culturelles au cabinet de l’homme politique. Cet engagement se traduit aussi par le fait qu’il ait été « l’un des premiers dans le monde du spectacle à associer sa ville à la lutte contre le Sida », une épidémie qui toucha dès la fin des années 1980 bon nombre de danseurs et chorégraphes. « Il a programmé et a accueilli ici les plus grandes, les plus grands : Trisha Brown, Merce Cunningham, William Forsythe, Ohad Naharin, Angelin Preljocaj, Anne Teresa De Keersmaeker, Emanuel Gat… Et Raimund Hoghe, ce véritable ‘chamane’, pour reprendre le mot de Jean-Paul, disparu en 2021 et dont une place de notre ville porte depuis le nom. Jean-Paul Montanari rappelait sans cesse que rien ne s’obtient sans effort », poursuit le maire de Montpellier.
Jean-Paul Montanari devient en 1983 conseiller pour la danse à l’Opéra de Montpellier ; puis, en 1984, membre de la Commission d’attribution des subventions aux compagnies chorégraphiques du ministère de la Culture (jusqu’en 1991). Entre temps, il est membre du Conseil supérieur de la danse (1991). En 1996, il prend en charge la saison danse de l’Opéra National de Montpellier. En 2001, il quitte la direction du Zénith de Montpellier qu’il occupait depuis 1999, pour se consacrer pleinement au festival et à la saison danse.
Depuis 2010, il dirigeait l’Agora, Cité internationale de la danse, un lieu dédié à la danse unique en Europe réunissant tous les aspects du travail de la danse, de la création à la diffusion d’un spectacle. L’ouverture de l’Agora avec ses différents studios lui a permis de soutenir les artistes de manière encore plus intense en leur offrant un espace de travail où réaliser leurs œuvres, mais aussi de continuer à dialoguer avec ce public fidèle qui, de saison en festival, suit le travail engagé pendant près de 40 ans. Jean-Paul Montanari a réussi à trouver cette alchimie qui consiste, tout en affirmant certaines fidélités à des artistes, à se renouveler chaque année.
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