« Les artistes de la 30e édition viennent du monde entier – Brésil, États-Unis d’Amérique, Australie, France, Royaume-Uni, Belgique, Suisse – et particulièrement du pourtour méditerranéen – Liban, Égypte, Syrie, Palestine, Algérie, Grèce, Catalogne – et présenteront des créations, premières et pièces de répertoire de nombreux·ses chorégraphes, dont beaucoup ne se sont encore jamais produit·es à Marseille : Lia Rodrigues, Faye Driscoll, Dan Daw, Annie Hanauer, Gabriela Carrizo, Mathilde Invernon, Amir Sabra, Nermin Habib, Nacera Belaza, Christos Papadopoulos, Kat Válastur, Lenio Kaklea, Mehdi Kerkouche, Candela Capitán, Pol Jiménez, Quim Bigas, les collectifs égyptiens Nasa4nasa et flamands bodybody.
En cette année anniversaire, de nombreuses œuvres « sur mesure » seront écrites à partir de la ville comme El Viaje de Tomas Gonzalez et Igor Cardellini, qui nous emmènent à la découverte d’une mystérieuse « île urbaine » marseillaise. Ou bien des « co-créations » avec et pour les citoyen·nes, comme autant d’invitations à « prendre sa place » ; les habitant·es de la Belle de Mai avec le collectif Organon, des Marseillais·es de toutes origines avec Sandrine Lescourant, de jeunes exilé·es avec la Bruxelloise Anne Festraets vont ainsi créer des liens nouveaux et les conditions du dialogue. La culture est un outil pour se connaître et connaître les autres, au-delà des différences sociales, de genre, d’âge, de couleur de peau, d’apparence, de langage, de système de pensée et de vision du monde. Il est vital de s’en souvenir au moment où le monde tangue sur des torrents de haine et où des projets politiques gravement pernicieux pourrissent les démocraties. Sans naïveté, mais avec constance, nous célébrons la diversité, l’art, l’échange et le respect, véritables contrepoisons ainsi que le démontre Michel Kelemenis avec la reprise exceptionnelle de Coup de grâce, œuvre-réaction aux attentats de Paris de 2015.
Notre spectacle d’ouverture donnera le ton lui aussi, avec près de 450 enfants de toute la ville, réuni·es pour exprimer dans l’espace public leurs idéaux et leurs rêves, petits ou grands, sous la direction artistique de Marina Gomes.
Et notre soirée de clôture rassemblera une centaine de danseur·ses amateur·ices, des musicien·nes de Beyrouth et des danseur·ses de Gaza autour de Tarab, une performance XXL conçue par Éric Minh Cuong Castaing pour fêter ensemble les danses, les musiques et la poésie du Levant.
Enfin, comme un fil rouge à travers ce programme, et pour marquer quinze ans d’engagement constant du Festival et de son équipe, nous insistons sur la nécessité de renverser le regard sur le handicap et d’interroger les représentations culturelles validistes. À l’appui de films, conférences et rencontres, ateliers de danse, cartes blanches et créations confiées à des artistes et collectifs directement concerné·es par le handicap comme No Anger, Annie Hanauer, Clément et Guillaume Papachristou, la Candoco Dance Company, nous tenterons de mieux penser les expériences situées à l’intersection de plusieurs oppressions.
Quoi de mieux que la danse, avec sa diversité de corps et de vocabulaires, pour incarner ces récits de demain,
pluriels et universels ? Quelle ville mieux que Marseille, avec la richesse de son histoire, pour imaginer ensemble une cité et un avenir en commun ? »
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