« Je travaille régulièrement avec Elie-Georges Berreby et je suis sa production. Il organise son écriture de façon classique, avec un déroulement dramatique, des personnages bien dessinés, mais pas schématiques, qui dialoguent, se repoussent , se cherchent, se blessent, se charment. L’écriture est sobre et dense. Les scènes sont courtes mais chacune est riche de contenu et de suggestions ou de sous-entendus. Il n’y a pas une phrase inutile.
Ce « Roméo et Juliette » se situe dans un pays qui ne nous laisse pas indifférents, même si les relations que nous entretenons avec lui sont de l’ordre du « je t’aime, moi non plus ». Comme souvent dans la vie et dans les romans, les deux protagonistes principaux commencent par les hostilités et quand l’amour les réunit enfin, les hostilités viennent de l’extérieur.
L’action se situe à Alger en 1962-63.
Joël, qui a été expulsé par les autorités françaises en raison de son amitié pour Mouloud, compromis dans la lutte pour l’indépendance, rentre au pays dans une Algérie indépendante. Il ne va pas tarder à se rendre compte qu’il n’y est plus chez lui. Mais il reste, par amitié pour Mouloud et surtout par amour pour la belle Dinah, héroïne nationale et rédactrice en chef du journal où il travaille.
La difficile histoire d’amour se déroule sur un fond historique que l’auteur connaît bien et qui offre de nombreuses résonnances avec l’actualité des printemps arabes. On y voit comment les peuples et surtout les femmes de voient confisquer la liberté qu’ils et elles croyaient avoir gagnée. C’est ce dernier aspect qui me lierait à ce sujet car personnellement, je n’ai aucune attache avec l’Algérie de la pré ou de la post indépendance.
La pièce est une succession rapide de scènes brèves qui se situent dans des lieux différents. C’est une construction assez cinématographique. Des changements de décor auraient été insupportables. J’ai donc répondu à ce défi par un autre : suggérer huit lieux avec six cubes que les acteurs eux-mêmes disposent de différentes façons.
Avec les comédiens, nous avons donné l’absolue priorité au texte, à la recherche de l’expression des insinuations et de la sincérité des émotions. » Note d’intention de Geneviève Rozental d’après dossier de presse
Une Valse algérienne
de Elie Georges Berreby
Mise en scène : Geneviève Rozental
avec :
Géraldine Dabat
Renaud Farah
Jérôme Sitruck
Durée : 1h10
Avignon Off 2012
à l’Espace Roseau
du 7 au 28 juillet 2012
11h
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