La mairie RN de Hénin-Beaumont reprend en main le Théâtre de l'Escapade

La municipalité RN de Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais a annoncé mercredi qu’elle reprenait en main un lieu culturel emblématique de la ville, le Théâtre de l’Escapade, au terme d’un long bras de fer avec l’association qui le gérait jusqu’ici, et avait dénoncé des pressions.

« L’association Escapade a rencontré de très grandes difficultés de gestion au cours des derniers mois », a justifié la mairie dirigée par Steeve Briois dans un communiqué de presse. Et d’énumérer en vrac une « enquête préliminaire par le parquet de Béthune » contre le directeur de cette association, « notamment pour des faits de harcèlement moral », des départs en série au sein de son conseil d’administration, ses finances en difficulté. La mairie a accusé le théâtre de présenter des spectacles entraînant « une quasi-absence de public ». « En l’état actuel, l’association Escapade n’est plus en mesure de gérer un budget de plus de 800 000 euros par an, la majorité des fonds et des moyens humains venant de la commune », a encore argumenté la mairie.

Le torchon brûlait depuis des mois entre la majorité municipale et l’association Escapade. En octobre, des intermittents qui devaient s’y produire avaient fait grève à l’appel de la CGT Spectacle pour dénoncer les « pressions » de la mairie RN. La CGT Spectacle avait dénoncé « une volonté politique de la mairie » pour « mettre la main sur ce lieu de culture indépendante ».

« On savait qu’il y avait cette envie » de la part de la mairie d’expulser l’association du lieu, a déclaré mercredi le président de l’Escapade Jérôme Puchalski. « On n’a jamais réussi à voir le maire. On a finalement reçu un recommandé vendredi dernier nous demandant de remettre les clés » vendredi, a-t-il déploré, tout en précisant qu’en vertu d’une convention signée il y a un an, la municipalité avait le droit de résilier le bail de l’association ces jours-ci.

C’est « dramatique pour tous les amoureux de l’Escapade », a déploré M. Puchalski, qui s’attend à des licenciements parmi les cinq salariés, dont le directeur en arrêt maladie depuis l’été dernier. Dans le lieu devenu le Théâtre municipal de l’Escapade, « les ateliers seront repris tout comme une grande partie du personnel », a promis la mairie.