Au centre de ces deux œuvres fort éloignées l’une de l’autre, un point commun : un enfant gâté maltraitant son entourage. Si Maurice Ravel (1875-1937) ne composa que deux opéras, l’Autrichien Alexandre Zemlinsky (1871- 1942) en signa neuf.
Au sein de cet important cursus qui fait de ce dernier l’un des grands compositeurs d’opéras du XXe siècle, deux ouvrages adaptés d’Oscar Wilde qui comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’art lyrique, Eine florentinische Tragödie (Une tragédie florentine, 1916) et Der Zwerg (Le Nain, 1921). Le premier ouvrage a été donné avec succès à l’Opéra de Lyon en 2007, couplé avec Luci mie traditrici de Salvatore Sciarrino et en 2012, dans la cadre du Festival Puccini plus. Si l’enfant de l’opéra de Ravel est remis sur le droit chemin par les objets et les êtres qu’il maltraite, ce n’est pas le cas de l’infante de celui de Zemlinsky qui, pour son anniversaire, a reçu en cadeau un nain galant – un mouton noir – mais qui, ignorant sa cruelle condition, mourra de l’apprendre, et de la cruauté de la jeune perverse. Drame d’autant plus prégnant que le Nain n’est autre que Zemlinsky lui-même, « petit, sans menton et les yeux protubérants », selon Alma Schindler, future Madame Mahler, – et que l’Infante n’est autre que cette dernière, à qui Zemlinsky continuera de vouer un amour sans espoir après son mariage avec Mahler. L’Enfant et les sortilèges oppose au Nain sa distance ironique, sa dimension onirique et son orchestration pointilliste. Malgré cette évidente différence de style, la juxtaposition de ces deux chefs-d’œuvre fonctionne. Autre « enfant turbulent », cette fois du théâtre,
Gregorz Jarzyna (né en 1968), un grand de la scène polonaise au côté de Krzysztof Warlikowski, est connu du public de l’Opéra de Lyon pour avoir signé en 2009 une remarquable production de l’opéra de Prokofiev Le Joueur qui lui a valu le Prix Claude-Rostand de la Critique. Bruno Serrou d’après dossier de presse.
L’Enfant et les sortilèges
Fantaisie lyrique en deux parties, 1925
Livret de Colette
En français
L’Enfant
Pauline Sikirdji
Maman / La Tasse chinoise / La Mouche
Majdouline Zerari
La Bergère/ La Chauve-Souris
Heather Newhouse
La Princesse
Karen Vourc’h
La Chatte / L’Ecureuil
Antoinette Dennefeld
Le Feu / Le Rossignol
Mercedes Arcuri
La Chouette / La Pastourelle
Elise Chauvin
Le Fauteuil/ L’Arbre
Simon Neal
L’Horloge comtoise / Le Chat
Jean-Gabriel Saint Martin
La Théière / Le Petit Vieillard / La Rainette
François Piolino
Le Nain
Conte tragique en un acte, 1922
Livret de Georg Christian Klaren,
d’après L’Anniversaire de l’infante,
conte d’Oscar Wilde – En allemand
Le Nain
Robert Wörle
Donna Clara
Karen Vourc’h
Ghita
Lisa Houben
Don Estoban
Simon Neal
Première bonne
Mercedes Arcuri
Deuxième bonne
Heather Newhouse
Troisième bonne
Majdouline Zerari
Direction musicale
Martyn Brabbins
Mise en scène
Grzegorz Jarzyna
Décors
Magdalena Maria Maciejewska
Costumes
Anna Nykowska Duszynska
Lumières
Jacqueline Sobiszewski
Vidéo
Bartek Macias
Chef des Choeurs
Alan Woodbridge
Solistes du Nouveau Studio de l’Opéra de Lyon
Orchestre, Choeurs et Maîtrise de l’Opéra de Lyon
Durée 2h10 avec entracte
Opéra de Lyon
mai 2012
Sam 19 – lun 21
mer 23 – ven 25 à 20h
dim 27 à 16h
mar 29 à 20h
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