L’Avant-Scène Cognac, « scène conventionnée d’intérêt national, art & création pour les arts, dirigée par Stéphane Jouan, va mettre à l’eau le 12 octobre 2024, sa Maison sur le Fleuve, concue par l’artiste et architecte Feda Wardak.
En octobre 2021, dans le cadre du Plan de Relance, la DRAC Nouvelle-Aquitaine a proposé à l’Avant-Scène de réaliser des expérimentations en espace public. À partir d’une note d’intention ayant pour enjeu de procéder au reenactment du Fun Palace (Londres, 1964) de Joan Littlewood et de Cedric Price, une communauté de personnes* a travaillé sous la forme d’ateliers avec comme double contrainte d’interroger la notion d’espace public et de concevoir un format distinct de ceux qui existent couramment dans le secteur. Ces travaux exploratoires ont abouti à la conception d’une architecture flottante sur la Charente, une œuvre-milieu conçue par l’artiste et architecte Feda Wardak. Elle est intitulée, provisoirement, La Maison sur le fleuve.
À toute idée, il faut une enveloppe visible, à tout principe, il faut une habitation (Victor Hugo, 1874). La vocation de La Maison sur le fleuve est d’abriter et d’instaurer des programmes de recherche sur le concept de milieu depuis le milieu dans lequel elle se situe. La Maison sur le fleuve permet d’affirmer la nécessité d’un
lieu pour penser et pour réfléchir à des façons d’habiter le monde, par l’art, et pas seulement de le figurer.
Stéphane Jouan, directeur de L’Avant-Scène, Cognac
* Céline Bohère (A4, St-Jean-d’Angély), Henri Devier (La Gare Mondiale, Bergerac), Eliane Deyghère (La Motte,Surgères), Léa Kalaora et Mitia Claisse (La Broussaille, St-Martin-Château), Fabrizio Galanti (Arc-en-Rêve, Bordeaux), Feda Wardak (artiste, architecte, constructeur), Georg Traber (plasticien, performer, constructeur) et Ulla von Brandenburg (plasticienne)
La Maison sur le Fleuve est un projet artistique qui prend place sur le fleuve Charente, à Cognac. Le dispositif artistique se défend à la fois comme un habitat, un atelier de travail et un espace public accessible à tous. Ces différents espaces sont contenus dans une structure flottante, sorte de château d’eau inversé.
L’objectif de l’installation artistique est d’interroger le statut de l’eau et du fleuve à travers une série de dispositifs hydrauliques. L’installation s’autorisera à emprunter l’eau du fleuve, à faire vivre une expérience aux usagers, avant de la retourner au cours d’eau. Cette eau sera dépolluée pour être bue.
Rendre visible et lisible le parcours de l’eau est une manière de nous rendre acteur de sa gestion et pas uniquement consommateur de la ressource : c’est à cet endroit précis que la notion de bien commun prend du sens.
D’autre part, l’installation artistique permet d’envisager des résidences et une programmation culturelle comme des temps in situ où le corps et l’esprit éprouvent le territoire. Habiter le fleuve permet d’interroger son environnement et son contexte et ainsi faire évoluer l’installation. À terme, l’œuvre a pour ambition de donner un statut juridique à cet espace afin de révéler les écologies et les sociologies que le fleuve fait exister.
Feda Wardak, architecte
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