Le 12 juillet, l’École internationale de théâtre Jacques Lecoq a inauguré ses nouveaux locaux dans la Cité des papes. La nouvelle page d’une aventure qui a bien failli s’achever l’an passé. Récit du sauvetage et de la renaissance d’une institution mythique.
C’est une inauguration à retardement, mais ils reviennent de loin. Car la mythique École Lecoq – celle qui a formé Ariane Mnouchkine, Simon McBurney, Christoph Marthaler ou plus récemment Julie Deliquet et Sylvain Creuzevault – a bien failli fermer ses portes. La famille Lecoq voulait récupérer le Central, siège historique situé au 57 rue du Faubourg Saint-Denis à Paris, et il a fallu trouver de toute urgence un nouveau point de chute pour cette institution, ses élèves, ses équipes. Ce fut Avignon où l’école a atterri au mois de septembre dernier, mais elle n’a été officiellement inaugurée que ce vendredi 12 juillet, avec pour gestes symboliques la pose de la plaque qui trônait devant les locaux parisiens, à l’initiative du fondateur Jacques Lecoq, et le dévoilement d’une grande frise photographique où figurent l’ensemble des élèves ayant achevé leur formation de deux ans dans l’école.
Rien ne se serait fait sans la mairie d’Avignon et c’est Cécile Helle, l’édile socialiste, qui ouvre le bal des discours. Elle souligne « l’opportunité » pour la ville d’accueillir cette école, afin de faire vivre un quartier des Italiens – ainsi nommé en référence aux immigrés italiens qui s’y installaient volontiers – en pleine transformation. La mairie a mis à disposition l’historique Caserne des Pompiers de la rue de la Carreterie et financé ses travaux de réhabilitation, dont une deuxième tranche va bientôt démarrer. Une opération effectuée « en un temps record », souligne la maire, pour une installation qui devrait aussi, espère-t-elle, « renforcer le rayonnement culturel d’Avignon ».
Installée comme directrice en septembre dernier, à la suite du retrait des Lecoq, Anne Astolfe retrace l’histoire d’un déménagement express, avec ses innombrables difficultés. Un récit où l’on comprend que l’école est sinon miraculée, au moins rescapée de dangers mortels. On imagine bien les difficultés générées par le basculement d’une trentaine d’élèves de Paris à Avignon, et de toute l’équipe pédagogique et administrative qui va avec, en l’espace d’un été. Une opération émaillée de « moments extrêmement difficiles », raconte la directrice, mais rendue possible par le sentiment « qu’il y a quelque chose de plus grand que nous » : l’École internationale de théâtre Jacques Lecoq.
Cette école, rappelle Anne Astolfe, rassemble plus de 30 nationalités. 77 sur les dix dernières années. Une vocation internationale qu’elle compte renforcer grâce à de nouveaux partenariats avec la Norvège et l’Angleterre, tout en tissant des liens avec le réseau local. Le Théâtre des Halles ou La Scierie ont déjà participé à son installation à Avignon, Frédéric Biessy de La Scala Provence l’a soutenue et le Festival fera forcément naître de nouvelles synergies. L’École Lecoq ouvre une nouvelle page de son aventure.
Eric Demey – www.sceneweb.fr
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