Première exposition au Centre national du costume de scène et de la scénographie consacrée à la mise en scène théâtrale, aux décors et aux trucages, « L’Envers du décor » est un voyage historique, ludique et interactif dans les coulisses de la scène au XIXe siècle.
Soulevant le rideau de scène, le visiteur découvrira un monde qui d’habitude lui est caché, celui des coulisses. Fonctionnement de la machinerie, mouvement des décors et trucages lui seront «décortiqués » au fil d’un parcours de vitrines animées. Pour conclure, il terminera son voyage dans l’envers du décor par une plongée dans les « dessous » du plateau, il sera alors prêt à monter sur scène ou à y disparaître… tel le fantôme de l’Opéra.
Un guide d’exception
Catherine Join-Dieterle est passée maître ès-décors pour cette riche et passionnante époque de l’histoire théâtrale qu’est le XIXe siècle. Par tradition familiale comme par amour de la recherche, après avoir consacré sa thèse à ces magiciens de l’illusion que furent Cicéri, Séchan, Chaperon, Dièterle, elle réunit pour cette exposition des oeuvres majeures et les organise minutieusement pour conduire le visiteur dans ce monde enchanté de la scène et du hors scène.
Des vitrines animées
Alain Batifoulier et Simon de Tovar, scénographes de l’exposition, ont conçu huit vitrines mécanisées contenant chacune un célèbre décor reconstitué :
– la place d’Alexandrie dans Les Amours d’Antoine et de Cléopâtre, ballet de Pierre Aumer
– le cloître dans Robert le Diable, opéra de Giacomo Meyerbeer
– le fameux escalier du décor du dernier acte de Chatterton, pièce d’Alfred de Vigny
– la forêt enchantée dans La Sylphide, ballet de Filippo Taglioni
– le temple de Vulcain dans Aïda, opéra de Giuseppe Verdi
– l’écroulement du temple dans Samson et Dalila, opéra de Camille Saint-Saëns
– la place de Constance dans La Juive, opéra de Jacques Fromental Halévy
– le tombeau de Charlemagne dans Hernani, pièce de Victor Hugo
Des éléments de machinerie
De part et d’autre de ces reconstitutions de décors, des éléments de machinerie articulés et projetés, expliqueront mieux que tout discours le fonctionnement du théâtre. Le visiteur découvrira, par exemple, ici les trappes anglaises et les cabestans, là les changements à vue et les effets lumineux… Des boîtes, réalisées par les services techniques de la Comédie-Française et de l’Opéra national de Bordeaux, permettront aux visiteurs de manipuler eux-mêmes la machinerie théâtrale.
Des maquettes originales de décors du XIXe siècle
Parallèlement à ces reconstitutions, seront exposés de magnifiques dessins, aquarelles, huiles, esquisses de décors datant du XIXe siècle, accompagnées de théâtres miniatures et de quelques maquettes en trois dimensions. Le visiteur admirera par exemple la maquette construite du « Vieux Paris », tableau 2 de l’acte V des Huguenots, opéra de Meyerbeer, une des oeuvres symboliques du « grand opéra » ou opéra historique, qui naquit au XIXe siècle et triompha partout en Europe.
L’importance des décors de scène au XIXe siècle
La réunion de ces divers éléments illustrera l’importance prise par la scénographie au XIXe siècle à la Comédie-Française et à l’Opéra de Paris. Ces grands théâtres institutionnels ne craignirent plus alors d’adopter les trucages, souvent conçus pour les spectacles de fééries représentés sur les scènes qualifiées alors de secondaires, inventions à grands effets qui, au début du siècle, étaient jugées indignes des scènes prestigieuses.
Ces scénographies nouvelles sont au service d’une révolution, celle de ces genres nouveaux, le drame, l’opéra historique, le ballet romantique qui démodent la tragédie parlée et lyrique en vogue jusque là.
Cette exposition a été réalisée grâce aux prêts de la Bibliothèque nationale de France (Bibliothèque – Musée de l’Opéra, Département des Arts du spectacle), de la Bibliothèque – Musée de la Comédie- Française, des Maisons Victor Hugo, de l’Opéra national de Bordeaux et de collectionneurs.
Exposition « L’Envers du décor » A la Comédie-Française et à l’Opéra de Paris au XIXe siècle.
28 janvier – 20 mai 2012
Centre national du costume de scène et de la scénographie, Moulins
Commissaire : Catherine Join-Diéterle, Conservateur général honoraire des musées de la Ville de Paris.
Scénographes : Alain Batifoulier, Simon de Tovar.
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